Blizzard

Chapitre 11

Lorsque Lily atterrit enfin sur ses pieds, elle contempla un instant la porte réconfortante de son appartement. Elle avait tant rêvé de s'y retrouver enfin ! Lorsqu'elle se tourna vers James, son cri se fit affreusement strident.

Devant elle, se trouvait James, en lambeaux. La transplanation avait été rude. Il lui manquait un pied, le sortilège temporaire curatif qu'elle lui avait lancé s'était éteint et les impitoyables boyaux du transplanage avaient fait leur œuvre. Ensanglanté, James gisait sur le sol.

Lily se précipita vers lui. N'ayant pas le temps d'être dégoûtée, Lily prit son pied gisant à quelques mètres du corps et d'une potion qu'elle avait dans poche, rattacha le membre à son propriétaire.

Fébrile, Lily ouvrit la porte de son appartement prit James, par magie et le fit flotter jusqu'au sofa, après lui avoir passé un drap. Lily vit à peine Leopardo se ruer vers elle, tout content de la voir, encore moins Ambresia, qui vit se poser sereinement sur son épaule.

   - Ambresia, Leopardo, ça attendra ! S'impatienta-t-elle lorsque les deux créatures commencèrent à quémander des caresses.

Ambresia la fixa avec des yeux outrés avant de s'envoler vers sa cage ouverte, sans un regard en arrière. J'irai m'excuser plus tard, songea Lily.
Elle enfila des gants qu'elle gardait sur son comptoir prit son matériel de Médicomage et se pencha vers James, des larmes traîtresses inondant ses joues.

   - James, dit-elle d'un ton doux, mais pressé. James, m'entends-tu ?

Les yeux mis-clos, le jeune homme ne répondit pas. D'une main, Lily lui vérifia le pouls, s'assurant qu'il était bien en vie et de l'autre, elle sortit de sa trousse une ribambelle de potions de toutes les couleurs, à commencer par un anti-douleur.

Jamais, dans toute sa carrière, Lily n'avait été aussi anxieuse à guérir un patient. Elle en avait eu des tonnes, bien plus amochés de James, mais l'idée de le perdre la mortifiait, rendant ses gestes habituellement fermes, assurés et rapides en des mains maladroites, fébriles et tremblantes.

Le sang commençait à tacher affreusement le drap. Faisant son possible pour ignorer la tache ignoble, Lily se mit au travail. Usant des sortilèges les plus compliqués et risqués possibles, la jeune femme fermait les blessures du mieux qu'elle le pouvait, perfectionnant le tout avec des potions. Plusieurs fois elle manqua de faire tomber ses élixirs les plus importants sur le sol, plusieurs fois elle craignit de rater ses sortilèges, menant James à une mort certaine et pourtant, sa détermination à le sauver s'avéra plus forte que tout.

Lorsqu'elle eut enfin fini le plus gros du travail, Lily s'assit au chevet du garçon. Ses yeux cernés et son teint cireux n'est lui ressemblait pas. La Gryffondor sentit une fois de plus les remords l'atteindre. Comme il avait dû souffrir en son absence...

Cinq minutes plus tard, elle se remettait au boulot. Elle avait refermé les plaies les plus graves, mais il restait une chose. Le transplanage avait fait beaucoup de dégâts sur son organisme. Tremblante, Lily mit sur sa baguette la lumière pouvant voir au travers de la peau de son patient.

Le système immunitaire de James Potter se battait du mieux qu'il le pouvait. La lenteur de ses battements de cœur était alarmante. Lily savait que c'était un peu en partie à cause de toutes les diverses potions qu'elle lui avait fait ingurgiter, et des sortilèges assurant sa guerison absolue, mais elle ne pouvait le laisser comme cela sans rien faire. Ses cellules étaient lentes, ses organes vitaux montraient peu de signes d'une santé impeccable.

Du mieux qu'elle le put, tout en s'assurant que les potions ne ralentissaient pas le tout, Lily envoya des sorts d'animosité à travers les cellules de son corps en entier, referma habilement les dernières égratignures, allant même à soigner le moindre bleu. À la fin du traitement, James était immaculé, aucune blessure, rien sur le corps, sa peau redevenue lisse, laissant ses vieilles cicatrices de Quidditch que Lily n'avait pas eu le cœur de retirer. Prenant une précaution, Lily alla même à couvrir son torse amaigri d'une couche de gaze, au cas où ses sorts se briseraient, ce qui était fortement improbable.