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 Vous savez, lorsqu'on rêve d'orgasme, c'est comme être dans un musée. On admire les œuvres qui nous entourent mais sans jamais les toucher. Pour certains le regard glissera sur des œuvres de Rodin, d'autres de Klimt d'autres encore de Turner. Au final on a tous nos fantasme. Je pense qu'ils ne sont jamais bien précis. C'est une capture. Un instant flottant, une impression, quelque chose qui ne s'attrape pas, un souffle, une impression.

C'est comme un voile qui rend les choses plus vraies, plus présentes, pourtant, impossible d'y goûter.

Il ne m'est arrivé que quelque fois d'y songer. C'était court insignifiant et intense. Je me suis réveillée en tremblant, ne me rappelant que d'une chose : ce regard bleu, imparfait mais hypnotique. Un regard de désir et de force, qui cherche à vous désencrer de la terre ferme. Quelque chose de flottant, une impression, quelque chose qui ne s'attrape pas.

Il y a, dans ces songes, des éléments que l'on capte sans rien dire, sans rien penser ou entendre.

J'aimerais combler mon vide maintenant tout de suite. J'aimerais que l'on me prenne, que des bras m'entourent et que dans un silence on me dise les plus beaux poèmes rien qu'à travers des gestes. J'aimerais ressentir ce sourire sur ma peaux lorsqu'il glisse plus bas et que les souffles deviennent erratiques. Cette présence charnue aux angles caractéristiques et aux mouvements mystiques me hante. J'en deviens sénile.

J'aime, je veux, j'adore et je sens.

J'en perds mes valeurs et le fil de ma raison. Je me dis que finalement je suis prête à tout pour ne serait-ce que l'apercevoir. Je suis prête à sauter sur ce qui se présente à moi sans état d'âme. Prête à défier tout ce pourquoi je bats. Je deviens créature sans nom dont la chair et les os portent pour seul nom l'envie.

Qu'est ce qui me retiens ? Cette toile ? si fine et si fragile ! Pourtant je n'ose l'approcher. Timidité, manque d'assurance, schémas incompréhensibles virevoltant dans ma tête qui déjà se brise sous la pression. Je recolle les morceaux, assise devant cette toile qu'un souffle pourrait faire disparaître.

Je me répète que j'aime, je veux, j'adore et je sens.


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