Chapitre trente-huit.♕

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Je me réveille en ne sentant plus aucun poids sur moi, rien ne s'accroche à ma taille et je ne sens pas non plus de souffle dans mon cou. J'ouvre mes yeux pour vérifier si Camila n'est pas à côté de moi mais non, elle n'est pas dans le lit. Il n'y a aucune trace de son passage sur les draps, je vois cependant encore ses chaussures contre le mur signe qu'elle ne doit pas être bien loin. Je me lève en l'appelant, comment ai-je fait pour ne pas me réveiller en l'entendant se lever ? J'aurais dû la sentir bouger ou même l'entendre respirer mais non, j'étais dans un sommeil trop profond. Je n'ai aucune réponse, je ferme les yeux pour me concentrer sur le moindre bruit qui pourrait m'aider. Il n'y a personne dans le couloir ce qui me facilite la tâche pour me concentrer. J'entends des sortes de petits bruits venant de la salle de bain, est-ce que mon humaine se trouve à l'intérieur ? Je colle mon oreille contre la porte de la pièce et j'entends maintenant une faible respiration à l'intérieur.

- Camila ? Je tente de l'appeler.

J'entends quelque chose tomber, je commence à m'inquiéter. Que fait-elle là-dedans ? Elle devrait être en train de dormir, il n'est que sept heures du matin. Je lui demande de m'ouvrir la porte mais elle ne fait absolument rien, j'entends toujours sa faible respiration. Après quelques secondes, j'entends qu'elle murmure des choses et lorsque je comprends ce qu'elle dit, je frappe contre le bois en lui ordonnant de m'ouvrir. Elle dit encore qu'elle n'est qu'une moins que rien qui a tué quelqu'un, qu'elle mérite de souffrir en retour. Une odeur de sang se dégage soudainement et mes crocs sortent automatiquement, je la préviens que si elle est derrière la porte elle doit absolument se retirer parce que je vais la défoncer. Elle est en train de se faire du mal et je ne peux absolument pas laisser passer ça. Comme m'a dit Dinah hier, elle a besoin de moi. J'entends maintenant ses sanglots lorsque je suis au chiffre deux, je prends un peu d'élan pour ensuite appuyer avec mon épaule d'un coup sec sur la porte. Elle s'ouvre directement face à ma force, je regarde instinctivement en direction de la douche pour voir le rideau devant. Elle doit sûrement être derrière ce dernier. Je tire d'un coup sec le rideau de douche pour voir mon humaine, recroquevillée contre le mur avec une lame de rasoir entre les mains. Elle la lâche dès qu'elle me voit et se protège de ses avant-bras, je fais tout pour garder mon calme.

On peut voir sur son bras droit une longue entaille à l'horizontale, il y en a seulement une. Camila me supplie de ne pas la frapper et même si je suis en colère contre elle pour ce qu'elle vient de faire, je ne lèverai pas la main sur elle. A la place, je pars chercher une serviette dans un des placards pour la maintenir contre sa blessure. Je mords mon poignet pour lui donner mon sang, elle cicatrisera ainsi beaucoup plus vite. On entend que les pleures de Camila dans la salle de bain, je ne parle pas. Je reste calme en essayant de trouver des mots pour expliquer ce que je ressens mais je n'y arrive pas. J'ai en même temps envie de lui hurler dessus en disant qu'elle ne doit plus jamais se faire du mal, j'ai également envie de la prendre dans mes bras pour la réconforter, j'ai aussi envie de la remettre dans le droit chemin. Je pense pouvoir être la seule qui pourra faire ça avec l'aide de Carole et Giorgio, ils sont tous les deux importants aux yeux de Camila.

- Est-ce qu-que vous ê-êtes fâché contre m-moi ? Sanglote mon humaine.

Je relève la tête que j'avais juste avant baissé parce que la voir dans cet état me rend beaucoup trop mal. Qu'aurait-elle fait si je n'étais pas intervenu ? Aurait-elle continué jusqu'au point de mourir ? Je ne peux imaginer une telle scène. Je secoue légèrement ma tête pour lui dire que non, elle essuie ses yeux en m'expliquant pourquoi elle a fait ça. Elle pensait qu'en mourant à son tour, cela serait en sorte équitable par rapport à la mort de l'autre vampire. Mais lorsqu'elle a fait sa première entaille, elle a tout de suite regretté en disant qu'elle était beaucoup trop lâche pour continuer. Je prends doucement la lame dans mes mains pour la plier en deux et la jeter à l'autre bout de la pièce, je retirai dorénavant tout objet coupant de la salle de bain.

The Time Of Our Lives (Camren G!P)Where stories live. Discover now