Chapitre 3

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Assis à la table de la cuisine, Julien lisait minutieusement son contrat de travail. Et d'après ce qu'il voyait, ses journées ne seraient pas de tout repos : comme il allait travailler pour le prince, il n'avait pas d'horaires fixes, mais il aurait ses dimanches de libres et serait rémunéré au salaire minimum. Certes, ce n'était pas beaucoup au vu de son expérience et ses études, mais il serait logé et nourri par ses employeurs et en plus, être employé par la famille royale était un prestige que peu de personnes avaient. Il ferma le dossier comportant son contrat lorsque sa sœur et Oscar arrivèrent.

― Salut !

― Salut ! répondirent-ils en chœur.

Sa jumelle vint à sa rencontre tandis que son petit ami partit se doucher, la mine pâle.

― Qu'est-ce qu'il a ?

Camille soupira en se servant un verre d'eau.

― Il a perdu un client aujourd'hui. Le graphisme freelance prend de l'ampleur, alors la concurrence est rude. Mais toi, alors, racontes ta journée.

Ces derniers temps, Oscar n'avait plus autant de contrats ou ses clients partaient chez des professionnels avec des prix plus attractifs, même si son ami était déjà relativement bas sur le marché.

― J'ai rencontré la directrice R.H, on a visité les pièces principales du palais et on a fini par rendre une visite au prince. Ah et j'ai revu Arthur, le mec qui m'a accosté dans cette boîte de nuit.

Il y avait cinq ans, Julien lui avait révélé qui était vraiment l'adolescent avec qui il avait dansé le temps d'une chanson il y avait longtemps.  

― Waw, la classe. Et alors, Arthur, il est devenu canon ou super canon ?

― Canon, mais pas autant que le prince.

Camille éclata de rire.

― Julien, c'est ton employeur !

Il haussa les épaules, un sourire amusé au coin des lèvres.

― Et alors, j'ai le droit de dire que l'héritier est magnifique, je ne vois pas où est le mal.

Sa sœur acquiesça.

― Tant que tu ne fais que regarder, moi ça me va.

Il fit les gros yeux, abasourdi.

― Non, mais, qu'est-ce que tu t'imagines, Cam ? C'est le futur roi, je te rappelle !

La concernée leva les yeux au plafond.

― Relax, je plaisante. Bon et sinon, Arthur, il t'a reconnu ?

― Non. D'ailleurs, il a bien changé. Son visage n'est pas celui de mon souvenir.

― Dix ans son passé, Julien, c'est normal, il a vieilli.

― Non, cam, à ce niveau-là, crois-moi, c'est plus de la vieillesse. Écoutes, je ne sais pas qui était le gars de la discothèque, et je m'en fiche, mais en tout cas ce n'était pas cet Arthur. J'en suis quasiment certain.

― Tu crois vraiment que le mec a utilisé la famille royale pour te draguer ?

― Oui.

― Eh bien, il faut vraiment avoir l'esprit tordu pour oser. L'être humain m'étonnera toujours. Et sinon, tu lisais quoi ?

― Mon contrat.

― Ah, génial. Et donc, il dit quoi ?

― Des infos importantes, comme tout contrat de travail.

― Il paraît que tous les employés du palais vivent là-bas, c'est vrai ?

― Oui. Et moi, j'aurai une chambre adjacente à celle du prince.

― Eh bah ça, alors...

― Vous parlez de quoi ?

Ils se tournèrent vers la voix d'Oscar. Celui-ci sortait de la salle de bain, une serviette ceinte autour des hanches et une autre en train de sécher ses cheveux humides.

― de mon contrat, de mes futurs collègues et du prince, répondit Julien.

Son ami vint prendre le dossier dans ses mains, le lut un moment, puis le reposa en faisant la moue.

― Sans déconner, il y a quoi de merveilleux à faire l'esclave pour une famille qui amène le pays à la faillite ?

― Chéri, ne commence pas, prévint sa sœur.

― Au moins, moi, je ramène de l'argent à la maison, ce n'est pas comme certains...

Oscar s'avança méchamment. Ils se jaugèrent du regard.

― Répète un peu, pour voir.

― Au moins...

Camille s'interposa.

― OK les mâles, on se calme. À partir de maintenant, je ne veux plus qu'on parle de politique à la maison, est-ce clair ?

Les deux jeunes hommes acquiescèrent sans dévier le regard. Ce fut Oscar qui s'éloigna en premier. Julien expira tandis que son beau-frère partit dans sa chambre.

― Je crois que je vais mettre un pot où on devra mettre un euro dès qu'on prononcera un mot en rapport direct ou indirect avec la politique, suggéra Camille.

Julien arqua un sourcil, puis pouffa de rire.

― Tu savais à quoi t'attendre lorsque tu as proposé une coloc à trois. De toute façon, on est deux contre un...

Camille voulut répondre, mais la sonnette de l'entrée résonna. Sa sœur partit ouvrir la porte et, peu de temps après, elle l'appela. Il la rejoignit donc et fut surpris de découvrir sur le palier, Antoine, son ex petit ami.

― Qu'est-ce que tu fais là ? lui demanda-t-il.

― Je souhaiterai te parler, Julien.

― Désolé, mais on va passer à table.

Julien referma la porte, s'y adossa et massa ses yeux. Sa sœur, elle, le dévisagea.

― Tu m'expliques pourquoi tu l'as rembarré aussi sèchement ?

― Je n'ai plus envie de le voir et tu le sais.

― Ouais, et moi non plus je n'ai pas envie que tu retournes avec lui, mais tu aurais pu faire semblant d'écouter ce qu'il avait à dire.

― Son discours, je le connais : je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris, et blablabla...

― Sauf qu'il ne te lâchera pas tant qu'il n'aura pas eu ce qu'il veut. Il est comme ça. Sérieux, cette semaine c'est le troisième soir d'affilé qu'il vient sonner.

― Je sais...Écoutes, je lui envoie un texto pour lui donner rendez-vous demain dans un café.

― Bonne idée.

Sa sœur repartit dans la cuisine tandis qu'il tapait, puis envoyait son message. Ensuite, il alla se laver.

***

N/A  : Eh voilà un nouveau chapitre ;)

Royal (BxB)Where stories live. Discover now