✔️Shallow o Robert Lewandowski | Ben Pavard

Shape of my Heart [BP]

Je n'y crois pas...

Pourtant je suis là... A contempler les « exploits » de Robert Lewandowski.

Quand je suis passé au bureau de Robert il y'a une heure j'ai croisé Thomas Müller l'un de ses anciens associés. Il m'a alors averti de la folie de Robert, poussé par ce taré de Toni Kroos à exécuter les ordres d'une nouvelle construction. Celle d'un hôtel de luxe à Brooklyn. J'ai dit à Müller qu'il était fou, qu'il délirait...

Il n'est pas si fou...

Putain... Mon foyer... Là, là où les engins s'activent... Je venais ici quand j'avais trop froid...

Robert...

Robert est en train de tuer toute une population. Robert pratique indirectement un génocide de population... Je... Je ne peux pas y croire.

Les larmes me brouillent la vue quand soudain mon patron relève la tête et m'aperçoit. Son regard effrayé en dit long. Il ne s'attendait pas à me trouver ici...

Je fais demi-tour, réfléchissant rapidement. Combien de temps je dispose pour faire ma valise et quitter l'UES, quitter Robert...

-Benjamin !

Quitter Klara. Ma petite puce...

Ça me fend le cœur. Mes Robert a brisé le mien.

-Benjamin !

Son bras s'abat finalement sur le mien et j'exécute un mouvement brusque pour me dégager de lui alors que déjà il me le serre. Je le déteste. Oh oui je le déteste à cet instant précis bien plus que mon pire ennemi.

-Ben on doit parler...

-Tu te moque de moi ?

Au diable les bonnes manières ! De toute façon là maintenant il n'est plus mon patron. Juste un espèce de gros connard...

-Benjamin...

-Tu as vécu dans la rue Robert !

Il recule, effrayé par la violence de mes mots. Il sait...

-TU AS VECU DANS LA RUE ! Comme moi ! Comme ces gens !

-Benjamin...

-COMMENT TU PEUX LEUR FAIRE CA ! Comment tu peux me faire ça !

-Benji...

-J'ai été plus d'une fois dans ce centre !

-Je l'ignorais...

-C'est bien ça ton putain de problème Robert ! C'est que tout ce qui touche à la rue ne t'intéresse pas chez moi ! On n'en parle jamais ! Au début je pensais que tu étais juste un connard de milliardaire arrogant... mais c'est bien pire !

-Benjamin... Je...

-En fait quand j'ai découvert que tu venais de la rue j'ai eu presque de la pitié pour toi... mais j'ai vite compris que regarder derrière toi ne t'intéresse pas !

-MAIS JUSTEMENT BENJAMIN ! Justement... Je... Mon passé est derrière moi et...

-Mais tu t'es demandé si je voulais laisser mon passé derrière moi ? Tu t'es posé la question oui ou merde !

Mon passé influence aussi sur mon présent et mon avenir mais positivement ! Alors que toi ...

J'inspire alors que le milliardaire semble gêné... Oh comme je le déteste à cet instant précis...

-Toi ... Toi ton passé tu t'en sert comme une arme de destruction Robert ! Klara vivra dans la peur de la pauvreté à cause de ton lavage de cerveau...

-Arrête Benjamin.

-Ah elle sera belle sa petite tête quand elle apprendra que pourtant à 18 ans son père faisait la pute !

-Tais toi !

-Non Robert ! Non je ne me tais pas ! Putain mais tu viens de condamner des centaines d'innocent !

Je lui désigne du doigts les machines puis la foule en délire et surtout en colère. Nous parvenons quand même à voir Toni Kroos quitter le chantier dans sa limousine. La foule gronde, la police a du mal à les contenir...

Ils ont peur, ils ont froid... Ils ont faim.

-Tu viens de détruire leur vie...

-Je... Ben ! Ben je t'en supplie... pardonne moi je...

-Je ne peux plus vous regardez en face Monsieur Lewandowski...

Il marque un temp d'arrêt alors qu'une larme coule sur ma joue, puis une deuxième. Nous sommes bientôt noël. Je repense aux petits paquets que j'ai confier à Mrs Jenkins hier, un pour ma Klara, un pour Robert.

Je repense à Klara... Ma petite Klara d'amour...

Ma petite puce adorée...

A nos jeux, nos gouters, nos parties de chatouille... A sa petite main qui se pose sur ma joue en murmurant un « Je t'aime Ben »... A sa frimousse sur els photos quand elle me vole mon portable pour pourrir ma galerie. J'ai tiré sur papier quelques photos... Je les ai mise dans mon magnifique portefeuille offert par mon patron. Avec les photos de Klara... Une photo de Robert. Celle du petit garçon dans la neige. Celle qui pour moi représentais l'humanité de cet homme... Je en vais garder que ceci en souvenir...

Je m'éloigne alors que le regard de Robert se fait suppliant :

-Ben...

-Adieu Monsieur Lewandowski...

-Benjamin...

-Embrassez Klara...

-Pavard ! Ben je t'en prie...

Il tente d'attraper ma main mais je le repousse avant de m'enfuir en courant. Je l'entends hurler mon prénom, mon surnom, mon nom de famille. Assez loin de lui je m'engage dans la foule, mes semblables de Brooklyn, en colère contre l'homme pour qui j'aurais donné ma vie...

Puis j'abandonne mon téléphone portable... Pour que plus jamais Robert ne puisse me contacter.

Je dis adieu à ma nouvelle vie...

Dès ce soir... Je reprends le cours de l'ancienne...

Mais le plus loin possible d'ici...

Pour que Robert Lewandowski ne me retrouve jamais ....