Une question de temps

3. « Who is in control ? »*

J'ai décidé d'être sympa (ouais, ça m'arrive :p) et de vous mettre le troisième chapitre. 

Il y a deux retours en arrière. Un concernant Lexa (mais pas de son point de vue), et l'autre concernant plus ou moins Clarke. Comme pour le chapitre précédent, je l'ai pas précisé, donc si c'est trop perturbant, il faut me le signaler et je rajouterai ça ! Normalement, c'est assez clair, mais on sait jamais (c'est clair pour moi puisque je l'ai écrit ahah). 

Bonne lecture !

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Anya

Je savais que malgré le fait qu'elle ne dise rien là-dessus, qu'elle essaie de le prendre à la rigolade, la remarque de Niylah avait touché un point sensible. Elle n'avait même pas l'air énervée, elle était impassible. Elle gardait ce masque en toute circonstance.

Ce masque qu'elle porte depuis qu'elle est enfant. Elle le porte pour se protéger de ses propres émotions. Elle ne veut pas perdre le contrôle. Après avoir massacré les petits merdeux qui se foutaient de la petite orpheline, je l'ai emmenée au hockey et au kickboxing. Elle avait appris à libérer sa colère et sa rage « utilement ». Elle avait appris le contrôle, aussi. Elle avait fini par réussir à l'appliquer à sa vie de tous les jours. C'en était impressionnant. Quand on était à côté d'elle et qu'elle regardait avec peu d'intérêt la personne qui lui cherchait des noises, c'était carrément flippant. D'ailleurs, ceux qui s'y sont risqués ont vite arrêté !

J'étais en terminale, et elle était en seconde, nous étions en train de manger ensemble, avec quelques-uns de mes « amis » de l'époque. Je ne sais comment, mais quelqu'un avait fini par apprendre que Lexa était attirée par les nanas, uniquement. Elle assumait totalement, elle évitait d'en parler devant tout le monde, comme elle évitait tout un tas d'autres sujets. Le gars avait essayé de la pousser à bout, j'en avais eu tellement marre que j'avais commencé à me lever pour lui en mettre une. Lexa avait juste posé sa main sur mon bras pour arrêter mon geste. Elle avait plongé son regard dans le mien, regard qui signifiait plus ou moins « j'm'en fous », puis alors que l'autre abruti allait encore déverser, je ne sais quelle connerie, elle avait enfin daigné le regarder. Enfin... Elle l'avait fixé avec un regard où il n'y avait ni rancoeur, ni colère, un regard qui disait « vas-y, je t'en prie », mais qui à la fois signifiait « j'en ai rien à faire de tes paroles, t'es qu'un minable ». Et je plaisante à peine, vraiment, son regard pouvait très bien faire passer ce genre de choses.

Le gars avait fini par ne plus savoir quoi dire face à quelqu'un de si stoïque et qui n'en avait strictement rien à faire de ce qu'il racontait. Il avait fini par bafouiller, par bégayer. Je m'étais ouvertement foutu de sa gueule. Lexa avait penché la tête de côté, curieuse. Et le gars s'était barré sans demander son reste ! Tous ceux à notre table avait éclaté de rire en l'interpellant dans le réfectoire. Le pauvre mec, il avait juste baissé la tête et s'était mis à courir pour éviter les moqueries qui se propageaient dans toute la cantine !

La dernière fois qu'elle a perdu le contrôle, il a quasiment fallu l'assommer. Rien ne pouvait l'atteindre. Et pour cause : c'était quand elle a retrouvé Costia, inconsciente, blessée, le visage en sang.

On venait de gagner un match important. Contre les Ice Warriors. Et bien qu'il n'y ait aucune preuve réelle, tout le monde savait qui en était la responsable. Cette tarée d'Ontari ! On suppose donc qu'après le match, Ontari et quelques-uns de ses moutons ont attendu que Costia sorte et soit « à l'abri des regards ». Et là, ils se sont déchaînés sur elle. Vu les coups qu'elle portait sur tout le corps, ils ont vraiment dû y aller comme des barbares. Et pourtant, la violence, ça me connaît. En compétition, je suis tout sauf tendre. Les rares fois où j'ai dû me battre dans la rue, mes adversaires en étaient ressortis dans un état pitoyable. Mais là, c'était de la barbarie, vraiment.