Chapitre 2

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Emmanuel ferma les yeux pour mieux savourer l'instant. L'eau brûlante de la douche roulait le long de sa peau et il sentait tout son corps se relaxer. Il mis ses mains sur son visage pour y ramener de l'eau et expira longuement avant de reprendre une bouffée d'air humide. Il lui semblait avaler de la buée tant l'humidité suffocante envahissait la cabine de douche. Cela lui rappelait ce voyage qu'il avait fait en Inde, cette sensation de manger de l'air tant ce dernier était chargé en humidité. 

Il tourna davantage le bouton de l'eau chaude et la vague de chaleur fouetta sa peau avant d'engourdir un peu plus ses membres. 

Lorsqu'il se sentit totalement détendu il fit cesser le flux d'eau continu et sortit de la douche. Le miroir était couvert de buée et ne laissait deviner que sa silhouette. Il s'essuya lentement prenant le temps de se regarder, vérifier qu'il n'avait pas pris trop de poids pendant les fêtes. A son plus grand bonheur il avait limité la casse et ses abdo étaient encore visibles. 

Au loin il entendait les talons de Brigitte résonner dans les couloirs : elle s'activait pour être à l'heure pour la soirée.  Il sourit en pensant aux premières années de leur relation lorsqu'après leurs longues heures d'amour il fallait se hâter pour rentrer chacun de son côté et que Brigitte s'indignait à cause de la buée sur les miroirs qu'il laissait après ses trop longues douches et qui l'empêchait de se maquiller. Ils n'avaient désormais plus le problème avec leurs deux salles de bain et les miroirs un peu partout dans leurs appartements de l'Elysée. 

Il s'emmitoufla dans l'un de ses peignoirs puis sortit direction son dressing pour trouver la meilleure tenue. Il voulait quelque chose de décontracté et qui le mette en confiance. Il choisit une chemise bleu ciel et une veste d'un gris-noir. Il n'y mettrait pas de cravate et laisserait ouvert les premiers boutons de la chemise, voilà qui ferait l'affaire. 

Un coup d'oeil à sa montre et il accéléra ses préparatifs, passant dans la salle de bain mettre un peu de parfum et de gel. Heureusement il s'était déjà rasé le matin au moins ça de fait. 

"-Brigitte tu es prête?

 - Oui tu peux appeler Gabriel !, répondit-elle à l'autre bout du couloir."

Il appela donc son garde du corps et chauffeur et partirent ensemble vers leur voiture, une Audi noire aux vitre fumées. Le restaurant que Marlène avait choisi n'était pas très loin, le trajet n'allait pas être long. 

"-Tu es magnifique, le complimenta Brigitte dans la voiture. 

- Merci toi aussi tu es ravissante", dit-il s'apercevant qu'il n'avait en réalité même pas prêté attention à comment sa femme s'était apprêtée.

Elle avait mis une longue robe noire sans décolleté mais très élégante qui épousait ses formes et finissait en fente sur le côté gauche où l'on pouvait voir ses jambes encore colorées du soleil de l'été dernier et ses escarpins noires avec la semelle et le talon argenté. Elle était belle et avait toute la classe qu'une première dame de France se devait d'avoir. Emmanuel releva son regard et croisa celui de Brigitte qui lui sourit presque timidement. Cela faisait longtemps que son mari ne l'avait pas détaillée ainsi. Ce dernier déposa un baiser sur sa joue.

Comme prévu le trajet fut bref et ils arrivèrent devant l'entrée d'un restaurant. La réception avait lieu à l'étage. Gabriel s'assura qu'aucun regards indiscrets n'étaient dans les environs avant de leur ouvrir la porte. Le couple s'empressa de rentrer dans l'établissement privatisé pour l'occasion et montèrent à l'étage. La salle était très haute de plafond et vaste. Des petites tables de brasserie avaient été mises les unes à coté des autres pour faire office de grande table. Emmanuel aimait ses tables exiguës loin du luxe de l'Elysée. Pour lui c'était le romantisme à la française ces tables trop petites pour tout, qui faisait qu'on finissait toujours par avoir un contact involontaire avec la personne en face. Des nappes à carreaux rouge et blanc avaient été dressées en toute simplicité et des bouteilles de vins étaient déjà ouvertes accompagnant les flammes des bougies disséminées ça et là le long de la table dans de petits pots en verre. A gauche de la salle un petit balcon permettait de s'aérer ou de fumer une cigarette sans avoir à redescendre. 

Une pincée d'amour...حيث تعيش القصص. اكتشف الآن