Chapitre 8

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- Désolé de te déranger. Je vais y aller alors...

Espèce de lâche.

- Non, tu ne me déranges pas. Qu'est-ce que tu voulais dire ?

- Heu, c'est-à-dire que...

Je pers mes mots, ma gorge est sèche. Pathétique.

- Viens, entre. Tu dois avoir froid.

Il n'avait pas vraiment l'air en colère. Est-ce une façade ? J'avance d'un pas hésitant et regarde autour de moi. Sa loge est identique à la mienne mais en un peu plus en désordre.

- J'en ai pas pour longtemps tu sais.

Il hausse les épaules comme si ça lui importait peu. Il me propose de m'asseoir et me demande si je souhaite un thé ou un café. Je ne comprends pas pourquoi il garde cette attitude polie et m'a accueilli avec impassibilité avec moi alors qu'il y'a quelques heures à peine, je lui reprochais d'être un enfant pourri gâté qui obtenait tout ce qu'il voulait en moins de deux. Je refuse poliment aussi mais m'appuie légèrement sur son sofa gris. Il fait de même et j'en suis ravie : je ne vais pas avoir à le regarder pendant que je ferais mes excuses, ce qui rend la tâche moins embarrassante. Je ne sais pas par quoi commencer.

- Écoute, heu... Je suis désolé pour ce que je t'ai dit tout à l'heure, je me suis un peu emportée mais j'étais de mauvaise humeur.

Mes excuses sonnent mal dans ma bouche, je n'en ai pas l'habitude et en suis rarement contrainte. Je réalise que j'ai à peine commencé que je viens de me trouver un prétexte.

- Enfin, même si ça n'excuse pas tout, ajoutais-je.

Je me mors la lèvre un tic nerveux qui pourrait passer pour une technique de séduction, mais il faut avouer que ça ne rendre pas vraiment dans le cadre actuellement...
Il se racle la gorge, apparemment je ne suis pas la seule à avoir des manies.

- Je ne t'en veux pas vraiment tu sais. Ce que tu dis est vrai même si tu aurais pu le formuler un peu plus gentiment c'est vrai.

Nous sommes pris d'un rire nerveux.

-Mais ça ne veux pas dire que tu n'es pas pardonnée, dit-il en se penchant pour me donnant un coup d'épaule.

- Est-ce que ta proposition tiens toujours ?

- Quelle proposition, me demande t-il interrogateur.

- Celle du café.

Après un moment de perturbation où je craignais que les vagues ne menacent de m'engloutir, je reprends le cap et retrouve mon attitude de pétasse.

- Ah, oui bien sûr, et il se précipite vers la cuisine en guise d'échappatoire.

Quand il revient, je lance pour réchauffer l'atmosphère :

- Ces excuses m'ont épuisé, ce n'est pas dans mes cordes, j'ai bien droit à une petite récompense non.

Il me tend la tasse, un sourire au lèvres en secouant la tête. Son sourire désarme et il ne semble même pas s'en rendre compte. C'est sans doute ça, le charme que les réalisateurs recherchent qui lui permet de décrocher ses rôles. Je la prends et nos doigts se frôlent. Ce contact inopiné me fait l'effet d'une décharge électrique, pas forcément dans le sens  interprété par histoires niaises à l'eau de rose. Je ne sais pas ce que je dois en penser. C'est sans doute un effet secondaire de mon embarras.

Je voulais vous remercier car ma fiction a dépassé les 100 vues ce qui n'est représentativement rien, mais qui pour moi l'est. Je tenais vraiment à ajouter ça, merci encore.

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