Coups de jeunesse

Chapitre 3. J'ai rencontré Grincheux !

J'appuie sur l'accélérateur. Je suis en retard pour la première fois de ma vie. Tout cela, c'est de la faute de Charlie. Pourquoi est-ce qu'elle m'a donnée son profil Instagram ? Ma curiosité m'a poussée à observer avec minutie une à une ses photos, à lire chacun des commentaires dans l'espoir d'en connaitre plus sur elle.  Je n'en sais pas plus sur elle. Par contre, j'en connais plus sur son corps. Parfait. Extrêmement parfait. Charlie n'a pas froid aux yeux au point d'avoir posé pour des magazines en lingerie même si sa spécialité est plus pour les vêtements de sports. Je n'aurais jamais crû que voir quelqu'un en tenue de sport me donnerait de telle chaleur. Elle assume entièrement son corps sans aucun complexe. Qui aurait des complexes avec un corps pareil ? Rien avoir avec le mien qui porte encore les traces de ma grossesse. Quelques clichés de ses shooting se trouvent sur son profil, les autres sont visibles dans ses identifications. Oui, j'ai été jusqu'à voir les publications où elle est identifiée. J'y ai passé presque une grosse partie de ma nuit et puis, l'autre a cogité sur le commentaire d'une de ses abonnées, Gloria, sur une photo de Charlie en bikini. 

« Ton corps de rêve manque dans mon lit <3 »

Est-ce que cette fille est sa petite amie ? Cette Gloria est belle et il est certain qu'elle le sait vu ses photos où elle pose toujours à son avantage.Ma collègue apparait dans beaucoup de ses photos mais aucunement dans l'Instagram de Charlie. Le compte Instagram de Charlie n'affiche personne. On y trouve des photos de voyage, de ses shooting mais rien... absolument rien sur sa vie. Comme si elle était entièrement sans attache. Pourtant, elle a pris la peine de répondre à Gloria.

« Ton corps de déesse manque dans le mien <3 »

Je ne sais pas pourquoi je me suis sentie si mal. C'est peut-être parce que Charlie a cette attitude dragueuse avec d'autres personnes... et puis, pourquoi est-ce que je n'arrivais pas à chasser de ma tête la vision de son corps. C'est comme cela que je me suis endormie, tourmentée à cause de Charlie.

Je suis donc de très mauvaise humeur. J'arrive dans le parking quand une moto me dépasse. Je peste contre les conduites dangereuses des motards surtout qu'il n'était pas seul, il y avait quelqu'un derrière lui. Je me gare et je fais le point avec moi-même. Il faut que je mette les choses au clair avec Charlie, je ne veux plus qu'elle me fasse des sous-entendus parce que cela me perturbe de trop. Non, si je lui dis que cela me perturbe, elle va en jouer encore plus. J'aviserai sur le moment, c'est la seule solution. Je regarde ma tête dans mon rétroviseur quand mes yeux s'attardent sur les motards. La personne derrière descend de la moto avec grâce, je m'attarde un peu sur la manière dont la combinaison moule parfaitement son corps. C'est une femme, il n'y a aucun doute là-dessus. Et encore moins quand je reconnais Charlie, quand elle enlève son casque. Le conducteur descend de sa moto et la cale pour qu'elle ne tombe pas. Sa carrure montre qu'il est bien bâti et quand il enlève son casque, c'est un mec à la gueule d'ange. Il affiche un sourire satisfait à ma jeune collègue. Il l'embrasse fougueusement. Je regarde la scène complètement choquée, c'est donc lui son mec.

De rage, je prends mes affaires et je claque la portière très fort mais ils ne me remarquent même pas. Ils sont tellement occupés à se lécher...  ils seraient capable de coucher là en plein milieu du parking. Je vais au pas de course jusqu'à mon bureau... merde, le nôtre. Je ne serai donc jamais tranquille !

Quand elle rentre cinq minutes plus tard, elle affiche sa mine souriante habituelle.

« Salut Alex, je suis désolée du retard. Comment vas-tu ? Waouh, quel mine ! Avoue que tu as trop rêvé de moi !»

Son putain de sourire parfait et le fait qu'elle ait raison, me tapent sur le système ! Je bous de l'intérieur d'énervement face à son attitude désinvolte. Elle ne serait pas en retard, si elle ne s'était pas envoyée en l'air. Je serais de meilleure humeur, si elle ne me poursuivait pas jusque dans mes rêves !