𝐄 𝐏 𝐈 𝐒 𝐎 𝐃 𝐄 - 02 : Alliance & Rencontre 1/4 ✔️

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Au lever du jour, le corps inerte du soldat fut découvert, semant la panique générale et mobilisant de nombreux membres de la garde royale pour traquer l'assassin

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Au lever du jour, le corps inerte du soldat fut découvert, semant la panique générale et mobilisant de nombreux membres de la garde royale pour traquer l'assassin. Le roi Northwall, profondément affecté par ce crime, savait que sa ville n'avait pas connu pareille atrocité depuis des années. Depuis la construction du mur, la paix avait toujours été de mise à Alhora, mais la nouvelle de ce meurtre se propagea rapidement, suscitant une psychose collective. Les habitants redoutaient l'ombre de ce tueur fantôme qui avait osé s'attaquer à la garde rapprochée du roi.

Seule Jaya connaissait l'identité de l'assassin.

Rongée de culpabilité, elle se sentait en partie responsable de ce qui s'était produit. Si seulement elle n'avait pas écouté son impulsivité ce soir-là, si elle n'avait pas déserté le bal du palais, si elle n'avait pas laissé parler ses sentiments ainsi, si elle avait su patienter encore un mois, si elle avait été la princesse modèle qu'elle prétendait être devant tous... Alors, rien de tout cela ne serait advenu ! Tiordan serait encore là, n'abandonnant pas un vide béant dans son cœur meurtri et dans celui de sa sœur.

Symphorore était morte d'inquiétude depuis la disparition de son frère. Elle le savait au fond d'elle ; elle savait que c'était lui, qu'il avait fui pour éviter la pendaison après ce meurtre qu'elle n'expliquait pas. Tiordan était si gentil, il n'aurait pas fait de mal à qui que ce soit. Mais, les larmes aux yeux, elle n'en parlait à personne. Pas même à Jaya. Peut-être par fierté ? Par honte des actes de son grand frère ?

Elle ignorait où il était et aurait tellement aimé pouvoir en être sûre. Être rassurée à l'idée qu'il soit en sécurité, au chaud et bien nourri. Seulement, ses espoirs étaient minimes avec la dureté du permafrost. Personne ne pouvait en réchapper, surtout à l'extérieur.

Les jours s'étaient écoulés, et Jaya avait observé, assise à la fenêtre de sa chambre haut perchée, le magnifique et silencieux spectacle enneigé de la cour du château. Tout était si paisible, mais un brasier de désespoir consumait son âme. Elle ignorait ce que l'avenir lui réservait, comment serait sa vie sans Tiordan. Cette incertitude la terrorisait et l'enrageait à la fois. Si seulement les traditions n'étaient pas aussi stupides ! Elle aurait pu épouser celui qu'elle aimait sans avoir à se cacher. Ces règles immorales brisaient des cœurs ! En y songeant, ses mains se crispèrent convulsivement sur le rebord de la grande vitre. Ses phalanges blanchirent à vue d'œil, grinçant de haine envers Ymos qui les asservissait sous son dictat imaginaire !

Si quelqu'un écoutait ses pensées, Jaya se ferait emprisonner pour hérésie et blasphème. Son père le premier la clouerait sur la place publique. Le culte d'Ymos représentait leur sainte religion, le divin devoir le l'homme. Déroger à ces délires fanatiques était très mal vu à Alhora ; en réalité, sur Glascalia toute entière. Mais Jaya, malgré son éducation stricte et religieuse imposée par son rang, avait toujours remis ces croyances en question, en secret. Les mots restaient muets dans sa bouche et hurlants dans sa tête.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant