Chapitre 12

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Lundi fût une journée épique au travail. A croire que tout le monde s'était passé le mot pour me faire vivre l'enfer. Déjà ma chef qui m'envoya chez notre plus gros client sans que j'en sois avertie à l'avance et du coup sans préparation, heureusement j'avais su improviser pour le satisfaire et en retirer quelques lauriers. Ensuite Josy et Michelle n'avaient pu se joindre à moi pour le déjeuner car j'avais dû partager le repas avec mon client. L'après midi, c'était réunion de débriefing. Vraiment une super journée comme je les aime, pffff.

Le soir, Rolland m'appela pour me prévenir qu'il rentrait tard car il dînait avec des clients au restaurant. Voilà je me retrouvais encore une fois seule dans notre grande maison. Les enfants étaient partis pour leurs études aux 4 coins de France.

Une envie subite s'empara de moi et je pris mon portable.

- Coucou ça va ? et je partis vers le frigo de la cuisine pour voir ce que j'allais bien pouvoir manger mais rien ne me disait quand j'entendis le bing d'un message.

Je me précipitais, 

- Hello !

- Hey tu fais quoi ?

- Et bien je viens juste de rentrer et j'allais prendre une douche puis me faire à manger et toi ?

- Comme toi sauf que j'ai de l'avance puisque j'ai déjà pris ma douche.

-Oh, on mange ensemble ?

- Oui, si tu veux, je te rejoins où ?

- Tu connais le chinois de la rue Rochechouart ?

- Oui j'en ai entendu que du bien, dans 20 minutes ?

-Ok à tout à l heure.

J'étais excitée comme une puce de retrouver Glen, j 'avais l'impression que cela faisait une éternité que je ne l'avais pas vu. J'étais en manque. J'enfilais rapidement un jean et un débardeur et une veste en cuir ainsi que mes baskets. Ce n'étais pas un rendez vous galant mais un resto avec mon pote Glen !

J'arrivais après que mon Uber m'ait laissé devant le restaurant, Glen était déjà assis à une table. En me voyant, il se levait pour m'accueillir et me faire la bise sur les 2 joues à la française. On souriait tous les deux, contents de ces retrouvailles. 

Le serveur nous apporta les menus.

Au lieu de prendre un taxi pour le retour, Glen décida qu'il voulait absolument me ramener en moto. Il faisait encore chaud et il avait un deuxième casque dans  son top case. Je n'hésitais pas longtemps et montais derrière lui en entourant sa taille de mes bras. Je me sentais bien et en confiance. Nous arrivâmes rapidement devant la maison, je ne savais pas trop bien comment lui dire au revoir et merci pour cette soirée où nous avions ri , parler plus que de raison, raconter des blagues, des anecdotes sur nos vies si différentes, se regarder  pendant les moments de silence. J'avais conscience plus encore que pendant le weekend chez Jean Luc de cette connexion entre nous.

Pensait-il la même chose et le ressentait-il ?Je crois que oui car je ne pense pas qu'il se comportait ainsi avec tout le monde.C'était quelqu'un d'assez réservé, sympathique mais malgré tout en retrait, plutôt observateur avant d'agir.

Je lui fis la bise en lui disant merci et à bientôt avec un grand sourire.

- Bonne nuit Be, fais attention à toi . On se voit toujours mercredi soir pour boire ce verre ?

- Bien sûr, j'ai hâte. A bientôt Glen. 

Et je filais vers ma porte quand j'aperçu Rolland qui regardait à travers les rideaux  du salon. Tiens, il est déjà rentré pensais-je. 

Dès que je passais la porte, il vint à ma rencontre et me demandait :

- Ce n'était pas prévu cette sortie avec ce mec? Tu ne m'as pas prévenu. Je ne l'aime pas celui là, pour qui il se prend ? 

Je le regardais ahurie et lui répliquais énervée :

- Dis donc quand tu sors avec tes potes jusqu'à pas d'heure, bourré comme un coing, je ne te fais pas de crise il me semble alors j'aimerai bien que tu fasses la même chose avec moi. Je ne vois pas pourquoi ce qui est bon pour toi ne l'est pas pour moi. Je fais comme ça me chante !

Rolland me regardait intensément essayant de déceler un quelconque mensonge ou trahison mais il ne voyait que de la colère et de l'énervement. Mais quel con je suis !Pourquoi je lui faisais une crise alors que je n'avais jamais eu matière à douter de ses sentiments. Depuis toutes ces années, elle n'avait jamais laissé un homme s'approcher d'elle au point où j'aurais pu être jaloux. D'ailleurs, les autres, elle ne les voyait pas car elle était toujours focalisée sur moi. J'étais chanceux et je m'en rendais compte tous les jours que Dieu faisait. Je savais que Jean Luc en pinçait pour elle depuis qu'ils s'étaient rencontrés à la fac et que nos amis hommes m'enviaient et ça gonflait mon ego à bloc. Alors quoi ? Ce Glen était différent, je sentais le lien qui les unissait.

Un lien invisible, ils n'en avaient pas conscience mais l'alchimie était là. S'il ne se battait pas, il allait la perdre à jamais. Et sa crise de jalousie n'arrangeait pas ses affaires.

- Excuse-moi chérie, je suis fatigué de ma journée. Allons au lit, tu veux bien ? en me tendant la main.

Je lui souriais et pris sa main.

Après avoir vérifié que la porte était bien fermée, éteint toutes les lumières, nous montâmes dans notre chambre main dans la main.

Un jour peut-êtreWhere stories live. Discover now