Prologue

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Vélangis est un petit village paisible situé à environ une vingtaine de lieues de Ztem, capitale de l'Orlarine.

D'ordinaire réveillé au chant du coq, c'est un tout autre cri qui ameute le village ce matin-là : le mien.

– Nathys !... Nathys !...

Je me présente. Je m'appelle Dargis, j'ai 22 ans, je mesure 1m80, j'ai les yeux bruns et les cheveux noirs. Et si je braille comme ça de si bonne heure, c'est que je suis sous la fenêtre de la chambre de ma bien aimée Nathys, à qui je réserve une surprise de taille. Si toutefois je parviens à la réveiller.

– Nathys !... NA-THYS !...

Les volets s'ouvrent lentement. Victoire. Mais à la place du doux visage de ma bien aimée, c'est une gerbe d'eau qui jaillit de la fenêtre et qui vient m'arroser ! Eau évidemment on ne peut plus froide. Je suis trempé !

Nathys apparaît enfin à la fenêtre, un large sourire aux lèvres, satisfaite du devoir accompli.

– Bonjour mon amour, me lance-t-elle avec une jouissance non cachée. Tu m'as appelée ?

Je tente de m'égoutter quelque peu et d'essorer ce qui est essorable avant de répondre :

– Effectivement mon petit poussin... Je me demandais si tu ne voulais pas aller te promener dans la forêt avec moi. Une petite promenade matinale n'a jamais fait de mal à personne. En tous cas, c'est ce que je croyais jusqu'ici...

– Avec plaisir ! Se réjouit-elle. Je m'arrange un peu et j'arrive. J'en ai pour cinq minutes.

Je n'ai pas le temps de protester, elle a déjà claqué ses volets. Telle que je la connais, ce n'est pas cinq minutes mais plutôt une bonne demi-heure qu'il va me falloir attendre.

* * *

Les minutes passent. Lentement. Je fais les cent pas devant la maison mais dois me résoudre à arrêter sous peine de creuser une tranchée. C'est donc assis que je prends mon mal en patience.

Je suis presque sec lorsque dans un grincement, la porte s'ouvre enfin. Je me lève et m'apprête à l'incendier comme il se doit pour cette longue attente mais ouvrir la bouche est la seule chose que je parviens à faire. La surprise est de taille, certes, mais pas pour la personne attendue. Elle a revêtu une magnifique robe noire, longue et moulante, fendue sur le côté jusqu'à mi-cuisse. Un superbe pendentif plonge dans son large décolleté. Ses cheveux sont attachés et coiffés à la perfection. Ses yeux verts rieurs en disent long sur ses pensées et sur la tête que je dois faire. Elle est absolument ravie de son petit effet. Après un temps de pose appuyée sur le montant de la porte, elle s'avance vers moi et ferme délicatement ma bouche restée ouverte et de me susurrer à l'oreille :

– Alors, on y va beau brun ?...


RésurrectionWhere stories live. Discover now