5 | cinq

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"Login you damned one's
Crush the won't you compromise"

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Assis par terre, le dos contre le sommier de son lit, Kuroo essayait de ne pas lancer sa manette contre l'écran de sa TV. D'abord, parce que les deux coûtaient cher, et ensuite car il fallait qu'il bosse sur sa frustration post-défaite. S'il était destiné à perdre jusqu'à la fin des temps, autant s'y habitué et adopter un comportement mature et responsable.

Mais son personnage alla tout droit vers le bord d'une falaise, et il tapa du pied en grognant.

– Bro, tu m'écoutes pas du tout là ?

Dans son casque la voix de Bokuto l'obligea à reporter son attention sur le téléphone connecté en Bluetooth qu'il avait posé à côté de lui. Après plusieurs jours sans se parler, son meilleur ami l'avait appelé en panique presque une heure plus tôt car apparemment il avait « tellement de trucs à lui dire ».

– Si, bien sûr que si. Et alors, tu lui as dit quoi à ce type ?

Les histoires de Bokuto à la salle de sport étaient de loin ses préférées : Kuroo n'avait aucune envie de l'accompagner, pourtant il arrivait à lui donner la curiosité suffisante pour vouloir y jeter un coup d'œil. Entre le patron avec qui il faisait des concours stupides, la secrétaire qui lui demandait à chaque fois des nouvelles de Keiji dans l'espoir d'apprendre leur rupture, le coach des séances en groupe qui lui touchait un peu trop souvent les cuisses, et les lourdauds que Bokuto se faisait un plaisir de remettre en place quand ils emmerdaient les filles ; il n'avait pas le temps de s'ennuyer, et Kuroo non plus.

– Je lui ai dit de rentrer chez lui d'allumer son ordinateur si tout ce qu'il voulait c'était voir des culs.

– Et... ?

– Et qu'en attendant, il avait des bras de mollusque.

– Je parie que t'as contracté tes biceps en disant ça.

– Évidemment. Ça donne plus d'impact.

Kuroo rit de bon cœur. Son meilleur ami était gentil de nature, mais il s'énervait tout de même bien plus facilement qu'avant : quand il ne s'était pas encore blessé, il avait suivi des entrainements très intensifs pour faire partie des équipes nationales, et cela lui avait avalé toute sa patience. À présent qu'il n'était plus qu'un coach à domicile qui se faisait payer des fortunes pour une seule séance, il avait appris à s'endurcir et à arrêter de douter.

Ce qui l'obligeait à se lever chaque fois qu'une personne avait besoin de soutien dans la même pièce que lui.

– Et toi, alors ? demanda-t-il soudain.

Le personnage de Kuroo retourna encore une fois dans le précipice de la falaise, et cette fois il ne put que soupirer.

– Moi ? Rien de jamais passionnant dans ma vie, tu sais bien.

– Bro...

– Quoi ?

– Tu sais qu'Akaashi me fait regarder tout plein de vidéos sur YouTube, n'est-ce pas ? Tu pensais vraiment que j'allais pas voir la tienne ?

Il essaya de ne pas répondre pour gagner du temps, parce qu'à ce niveau-là, quand ça le concernait lui, Bokuto était bien trop perspicace. Mais son ami ajouta :

– Kenma, hein ? Il a l'air sympa. Et c'est marrant, mais il a le même air que... tu sais, cette fille du lycée que t'aimais bien. Et ce mec-là, au début de la fac. Et cet autre gars, en boite. Y'avait aussi cette prof qui parlait trop bas, et que tu trouvais charmante. Et celui avec qui t'es sorti quelques mois y'a –

– Bon, c'est quoi ton point ?

– C'est ton type. À fond. Et sur la vidéo, j'ai remarqué tous ces petits regards et ces tapes sur l'avant-bras. Tes tapes sur le bras, c'est ton signe qui hurle « cette personne me plaît ! » et je te connais super bien.

En face à face, Bokuto l'avait très certainement entraîné contre son torse pour un câlin forcé contre ses pectoraux bien trop durs. Bokuto adorait les câlins, surtout quand son amour dégoulinait comme ça.

Sa voix était douce et pleine d'affection, comme si voir Kuroo intéressé par quelqu'un méritait clairement une petite fête.

– Je te préviens, on fera pas de petite fête.

– Merde, j'étais déjà en chemin pour prévenir Akaashi. Bon, et sinon, tu comptes faire quoi ?

– Comment ça « faire quoi » ? Rien du tout, bien sûr. Kenma est super sympa, je vais pas risquer de tout gâcher.

Ou alors, uniquement quand il serait sûr et certain que ses impressions étaient partagées, ce qui ne risquait pas d'arriver, selon lui.

– Déjà que j'ai fait des vidéos avec lui et qu'on joue ensemble tous les soirs en ligne, je vais pas demander la lune. C'est agréable comme ça.

Il y eut un petit silence, puis Bokuto répondit :

– Si tu le dis.

Kuroo sentit qu'il n'était pas tout à fait content, parce que le rêve de Bokuto était de faire des rendez-vous à quatre avec son meilleur ami et l'élu de son cœur mais : déjà Akaashi ne voulait absolument pas faire ça, et ensuite Kuroo non plus.

– Je vais voir comment ça évolue, d'accord ? Si ça se trouve, dans une semaine je vais me dire que je le préfère largement comme ami et je vais arrêter de lui donner des petites tapes sur l'avant-bras.

Il fallait vraiment qu'il arrête de faire ça, oui. C'était un peu comme se trimballer dans la rue avec une pancarte fluo.

– Si tu sens qu'il peut se passer quelque chose, tu devrais foncer. Moi, je vais pas m'en mêler, tu me connais, mais...

– T'inquiète pas, bro. Tout devrait bien se passer. Tant qu'Oikawa, lui, s'en mêle pas, je vois pas ce qui pourrait arriver.

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Des bisous !

Shut the system down || KuroKenNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ