Je n'étais plus que la moitié de moi-même avant de le rencontrer. J'avais abandonné la musique et tenu mes proches à l'écart de ma douleur, ne vivant plus que pour le piratage informatique. Jusqu'à ce qu'un autre hacker ne vienne me débusquer.
Nous...
Je fais des heures supp' tous les soirs depuis que Colin a mis un terme à notre relation. Une fois mon travail quotidien achevé, je bûche sur ce qui aurait pu nous trahir auprès de Groupe Cahors. Et aussi parce que je ne veux pas me retrouver seule dans mon appartement. Il m'ait même arrivé de passer des nuits complètes au bureau, croyant tenir une piste. Mais rien.
Je n'ai pas joué de musique depuis le concert. En revanche, mon bureau et ma table basse sont jonchés de paroles de chanson, toutes plus enragées les unes que les autres. Ça fait trois semaines. Trois longues semaines depuis que nous avons eu cette dispute dans notre bureau. Trois semaines que j'écris tout ce que j'ai sur le cœur.
Soudain, une notification apparaît dans le coin inférieur droit de mon écran principal, me tirant de mes pensées. J'ai un mail... de Colin ! Je clique précipitamment sur le petit encart d'une main tremblante. C'est le premier signe de vie qu'il donne en dehors de cette dispute le soir du concert.
Je ferme les yeux et me force à prendre trois grandes inspirations bien profondes avant de lire son e-mail. Mon cœur bat à tout rompre. J'ai l'impression qu'il va finir par lâcher... Enfin, j'ouvre les yeux. Et il cesse de battre.
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Je reste là, les yeux et la bouche ouverts. J'étais pourtant sûre de l'avoir vu quitter l'étage il y a plus d'une demi-heure de ça ! Le bureau que je squat à une cloison vitrée sur le couloir et il est obligé de passer devant pour prendre l'ascenseur.
Mais alors, pourquoi me demander de descendre ? Pourquoi ne pas venir me voir, où au moins me demander de venir dans son bureau ? Et puis d'abord : pourquoi voudrait-il me voir ? Franchement, je ne vois pas quelle raison aurait pu le pousser à me convoquer au sous-sol...
Et bien sûr, il est toujours aussi laconique, même dans ses messages. Je marmonne des insanités concernant son manque évidement de communication tout en tapant ma réponse. Il préfère peut-être les longs silences aux longs discours, mais ce n'est pas mon cas.
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Ma réponse part et je décide qu'il est temps de rentrer. De toute façon, je suis exténuée. Je dors peu et mal depuis trois semaines, faisant cauchemars sur nuits blanches. Je clique sur le menu « Démarrer », prête à éteindre mon PC, lorsque sa réponse arrive.
