Chapitre 9

1K 67 22
                                    

"μου αρέσεις"

Neila soupira en lisant le mot en grec d'Adil. Elle ne connaissait pas du tout l'alphabet grec, et les traducteurs en ligne ne comprenaient pas son écriture et donc, étaient dans l'incapacité de traduire.

Le connaissant, il avait sûrement écrit un truc sans grand intérêt, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'y penser.

Son but était de la séduire, mais pour l'instant, il continuait de produire sur Neila ce sentiment d'agacement qui semblait être la grande spécialité d'Adil Aouchiche.

Quand la nuit tombée, il entra par la fenêtre, elle était concentrée sur son exposé sur Aristote, et la première chose qu'il fit fut de rire.

-Laisse moi deviner, c'est pour demain ?

Neila releva la tête vers lui, un sourcil haussé.

-Figure-toi que c'est pour la semaine prochaine.

-Neila, il se passe un truc fou : tu fais tes devoirs en avance.

Elle attrapa son oreiller et le frappa avec. Au lieu de se débattre, Adil s'allongea sur son lit, mort de rire.

-La violence ne résout rien, Neila. Surtout pas avec un truc tout mou.

-Tu veux que j'aille chercher un couteau ?! rétorqua-t-elle immédiatement, et Adil secoua vivement la tête. 

-Sinon, tu peux juste m'insulter. Comme tu le fais dans ta tête depuis le premier jour.

-Comment tu sais ? sourit Neila, et Adil porta sa main à son cœur.

-Ça me blesse.

Neila haussa les épaules.

-Pas mon problème.

Adil soupira avant de s'asseoir face à Neila.

-Pourquoi t'es méchante aujourd'hui ?

-Je serai mille fois plus gentille quand tu m'auras traduit le petit mot sur le ticket de caisse, Neila sourit, et Adil rigola doucement.

-Neila… en général, quand les gens veulent quelque chose, ils deviennent gentils par intérêt. Pas le contraire. Et puis débrouille-toi pour la traduction, c'est pas si compliqué. C'est même pas du grec ancien, c'est du grec moderne, ce qui est mille fois plus facile à traduire.

-Quoi ?! s'exclama Neila, offusquée. Mais comment tu parles toutes ces langues ? Et je vois pas en quoi c'est plus facile, étant donné que j'étudie le grec ancien.

Adil haussa les épaules.

-C'est une langue morte.

-Comme toi si tu me traduis pas cette phrase.

-Encore le cœur brisé… soupira Adil. T'as besoin d'aide pour ton bidule ? C'est sur Aristote ? J'ai des infos sur lui.

Neila pouffa de rire.

-Wow, Adil, tu l'as connu ? Il était sympa ?

Le joueur de football se leva et attrapa un oreiller.

-On se bat.

Neila haussa un sourcil. Elle ne pouvait pas refuser un défi de ce genre.

Elle se leva et attrapa un autre oreiller. Ça y est, la guerre était déclarée. Elle le frappa la première, et ni une ni deux, les coups d'oreillers fusaient.

Jusqu'à ce que la porte de la chambre de Neila s'ouvre sur sa mère.

fenêtre » AOUCHICHE ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant