Venin Partie 2

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L'intensité des rayons UV du soleil brûlait les rétines de Steve. Il avait chaud, très chaud. Ses habits étaient trempés, son corps dégoulinait d'une sueur moite et désagréable, sa tête était sur le point d'exploser, ses lèvres étaient craquelées, sèches, irritées. Si quelqu'un l'avait enfermé dans un sauna pour une mauvaise plaisanterie, il n'y aurait vu aucune différence. Il était en train de fondre. Fondre comme la neige fondait au soleil et s'il ne réagissait pas très vite, il avait le pressentiment qu'il n'allait pas survivre.

Dans sa poitrine, son cœur battait atrocement, son pouls martyrisait ses tempes, menaçant de les faire exploser et une douleur sourde traversait son corps des pieds à la tête, utilisant ses artères comme moyen de locomotion. Immobilisé à terre, il grogna et serra les poings de frustration. En plus de la chaleur accablante qui le dessèchait et le rendait incapable de bouger, quelque chose le dévorait de l'intérieur.

Pourtant... Pourtant, malgré son état proche de l'inconscience, son propre inconfort n'était pas sa principale priorité. Il était occulté par le fait qu'il avait été séparé de Natasha pendant qu'ils se baladaient dans une prairie. Steve l'avait entendue crier, vue s'effondrer au sol, puis, il avait ressenti une vive douleur au niveau d'un mollet et pour une raison encore inconnue, il l'avait perdue de vue dans ce qui ressemblait à un désert fleurie.

C'était incompréhensible, à la limite de la folie. C'était ça. Peut-être était-il devenu fou ? Peut-etre qu'il avait tout bonnement perdu la tê...

"Capta..."

Le cri d'une voix l'appelant passa au travers de ses oreilles bourdonnantes, le sortant de ses pensées moroses. Dieu merci, son ouïe ne l'avait pas lâché. Cependant, la déception emplit son cœur. Il était certain que ce n'était pas Natasha. A vrai dire, il n'aurait même pas su donner un nom sur son appelant. Incapable de marcher ou de se mettre debout, il se passa une main sur le visage, enlevant ainsi la sueur qui lui piquait les yeux et qui l'empêchait de voir correctement. Un grondement étouffé s'échappa de ses lèvres face à la souffrance engendrée par ce geste anodin et des secousses firent aussitôt vibrer son dos.

"Hé Cap', vous êtes là ?"

La voix s'était rapprochée de lui aussi vite que sa vision était redevenue trouble. La sueur n'était visiblement pas le problème. Il était simplement en train de perdre la vue. Ou bien la vie.

"Putain Rogers, vous n'auriez pas pu rester avec Red ?" Sentit-il deux doigts se poser sur la jugulaire de son cou.

Il ferma les yeux. Red ? Seul Stark appelait Natasha ainsi. Il était le seul assez cinglé pour le faire.

"Où...t-elle ?"

Son timbre n'était qu'un murmure, un croassement douloureux pour une gorge qui se serrait de plus en plus.

"Elle est avec Clint," dit-il. "Elle est entre de bonnes mains."

Ses tempes battirent plus fortement à cette annonce. Entre de bonnes mains. Cela signifiait que tout comme lui, elle avait de sérieux ennuis.

Il se sentit défaillir. L'arrière de son crâne pulsait jusqu'à atteindre un seuil de douleur intolérable. Le stress ne faisait qu'accroître les choses. Il devait essayer de se calmer.

"Respirez Rogers," lui ordonna durement Tony, ne faisant que confirmer ses craintes. "Ne flanchez pas maintenant. Je ne tiens pas à me faire tuer par une espionne anéantie de chagrin. C'est vous qui l'avez épousée, c'est à vous de faire face à ses crises de fureur. Pas à moi."

Il voulut rire, répliquer, mais ses yeux roulèrent derrière sa tête et il commença à convulser. A moitié conscient, il pouvait ressentir son dos cogner à intervalle rapprochée sur le sol, lui provoquant des ondes de chocs terribles. De loin, Tony lui hurla quelque chose qu'il ne comprit pas, masqué par un sifflement strident, comme les hélices du quinjet d'extraction tournant à plein régime. Du vent lui fouetta le visage et plusieurs ombres apparurent autour de lui dans les secondes suivantes. Il avait sûrement vu juste mais son cerveau ne coopérait désormais plus. Quatre paires de mains lui attrapèrent le bras gauche, le maintenant fermement. Une aiguille se glissa dans le creux de son coude puis ce fut le trou noir.

20 Réparties d'un couple en galère (Recueil Fini) Donde viven las historias. Descúbrelo ahora