Chapitre 35 : l'Espoir

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POINT DE VUE BIANCA

Je presse ma main contre mes lèvres ouvertes, choquée, comme pour retenir ma douleur à l'intérieur de mon corps.

Lucius a réussi à trouver notre camp, après toutes ces années. Et il l'a détruit.

Notre clan était sans protection, vulnérable, alors que les plupart des guerriers de la Lune sont apparemment partis en « mission secrète de la plus haute importance ».

Je m'effondre au sol, soulevant un nuage de poussière due aux arbres carbonisés.

Je pense à ceux que je connais et qui ont du mourir, à ceux qui sont maintenant prisonniers des dissidents.

Pour mon malheur ou mon bonheur dans ce cas, je ne sais plus trop, je n'ai jamais eu de parents.

Je suis né orpheline de père, et ma mère est morte à mon accouchement.

Ma famille, ça a été toujours le clan et les amis Dante, Katniss et West.

Alors ce que je pleure aujourd'hui, est plus immatériel qu'autre chose.

Je ne pleure pas des frères et des sœurs, mais des souvenirs.

Ce que j'ai vécu dans ce refuge : mon enfance insouciante, puis la sélection pour devenir chasseresse, l'entraînement, et  tous les moments en colocation avec mes amis.

Une main se pose sur mon épaule.

Je lève la tête, les yeux humides et rougis.

Katniss. Elle me relève et me serre dans ses  bras sans rien dire.

Sa douleur est la même que la mienne.
Dante, puis West nous rejoignent. Nous sommes désormais quatre, serrés les uns contre les autres, tel un rampart contre les flammes.

Et soudain, Scarlett, Aïssa, Evan puis Zach s'y rajoutent. Eux qui ne sont pas du clan, mais qui connaissent les liens du sang, de l'amitié, et les liens des clans.

Ensemble, nous formons une boule humaine compacte et  solide, tous soudés.

Quand le choc est plus ou moins passé, nous quittons le cœur lourd le camp abandonné, et allons camper dans une clairière  avoisinante.

On s'affaire, on monte les tentes, on essaye de penser à autre chose.

Le repas se fait dans le silence.

Chacun a besoin d'être seul avec lui même.

Je suis en train de débarrasser notre repas, quand je vois du clin de l'œil Dante s'éloigner du feu.

J'hésite un instant. Aller lui parler, ou le laisser tranquille ?

Prenant mon courage à deux mains, je décide finalement de le rejoindre, sur le petit rebord de colline où il s'est assis.

Pendant cinq minutes, on parle peu.

On se contente d'observer le soleil couchant au loin. Dante a les yeux perdus dans le vague, et une moue neutre.

Je sens soudain quelque chose de chaud, et de légèrement lourd, sur mes épaules. Je tourne la tête vers l'endroit.
Dante a posé de façon hésitante son bras derrière mon cou.

Il me regarde dans les yeux, les joues légèrement rougies.

Je le rassure d'un hochement de tête, et me resserre contre lui en posant ma tête sur son torse.

D'habitude je n'aurais jamais osé, mais à vu des circonstances, je me fous de tout.

Je sens contre mon oreille son cœur accélérer, tandis que je frissonne un peu de mon côté.
Je brise enfin le silence :
« Ça va ? Comment tu te sens ? »

La Chasseuse d'étoilesWhere stories live. Discover now