-Chapitre 4-

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La douche. Le meilleur moment de la journée. Sentir l'eau coulée sur ma peau meurtrie, pénétrée dans mes plaies, faire glisser le long de mon corps la sueur, et son venin. Pour ensuite prendre le gel douche, et l'appliquer sur toutes les zones de mon corps, et savonner, rincé, ré-savonner, puis rincé encore une fois.

Ça devient un cercle vicieux, je répète encore et encore ce processus. Et pendant ces courts instants, nue, sous le jet d'eau, ou dans le bain, ou couverte de mousse, je me sens propre.

Dans ce décor de marbre et de porcelaine, dans cet ensemble de blanc immaculé, je me sens bien.

Dans cet salle spacieuse et illuminée, je me sens reine de mon corps.

Idiot, n'est-ce pas ? Sûrement, mais j'aime ce sentiment de calme et de sérénité. Ce moment à moi où j'échappe à la réalité. J'y passe certainement des heures, mais je profite d'être seule chez moi pour enlever tout cette salissure que John m'a infligé ce matin même. Après mon mini malaise suite à mon hémorragie, je me suis réveillée dans une petite flaque de sang, dévêtue. Je commence à me demande si je ne suis pas naturiste au fond...

Après avoir nettoyé le parquet et ranger ma chambre ainsi que les débris éparpillés un peu partout, j'ai enfin pu me glisser dans le paradis.

C'est comme une drogue pour moi, lors de ces moments je me sens terriblement bien, et après avoir passé un siècle sous l'eau et vider les gels douches et les shampoings, je me sens capable d'affronter le monde extérieur. Mais ce sentiment d'extase ne dure que très peu. Il me faut toujours plus.

Plus de calme.

Plus de tranquillité.

Plus de douche.

Plus de liberté.

Je suis dépendante de ces instants magiques, avant d'être replongée de force dans mon cauchemar éveillé.

Je sors enfin de l'eau et m'enroule dans une serviette, je passe un coup de brosse dans ma longue chevelure enduit d'eau et enroule mes cheveux dans une serviette coton.

Niveau vestimentaire j'opte pour un pull en laine vert sapin dénudé aux épaules et un jean taille haute. Simple et confortable.

Après maintes et maintes réflexions je décide finalement de lâcher mes cheveux mouillés et les laisser sécher à l'air libre.

J'applique sur mon visage une crème douce parfumée à la rose, ma peau de porcelaines fait ressortir mes yeux bleus océans, mes légères tâches de rousseurs décorent mon teint fade.

Je suis tirée de mes pensées quand j'entends la sonnette. Je me fige. Il ne va pas revenir tout de même ?! J'étais bien là.

Je prend mou courage à deux mains et me précipite au rez de chaussé. Arrivée aux dernières marches je perds soudainement mon assurance, qui est-ce ? La sonnette retenti plusieurs fois d'affilés, agacée par cet harcèlement incessant depuis cinq minutes, je m'élance devant la porte.

J'ouvre la porte doucement :

-Qui est-ce ? Demandé-je nerveusement.

-Émeline ? C'est Melissa, ouvre je me gèle le clitoris ! J'ouvre la porte, soulagée.

-Melissa ? Qu'est-ce que tu fou ici?

-Tes parents sont là ?! Elle me semble nerveuse, elle porte un pantalon noir, ses cheveux roux sont ramené en queue de cheval haute, et ses yeux vert émeraudes sont soulignés d'un trait d'eye-liner. Un détail attire mon attention, elle semble tenir quelque chose sous sa veste en cuivre noir.

Soudain, tout s'effondreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant