Chapitre 5: Sous la mer

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MYRA

    J'ai mal au crâne. C'est comme si des milliers d'aiguilles s'y plantaient simultanément. Qu'est ce qui m'arrive? J'ai l'impression de ne pas pouvoir bouger. Je suis morte ? Non, impossible. La mort ne peut pas se résumer à l'errance sans fin d'une âme sans corps. Du moins, je n'espère pas. Autant disparaître définitivement.

    Un cliquetis, puis deux. Un douleur aiguë venant de je ne sais où, comme un pincement qui réveille mes sens. Je sens de nouveau mes membres, le bras qu'on vient de me piquer, mes jambes engourdies mais surtout, ma hanche atrocement amochée.

    Ça y est, je me souviens maintenant. La bateau, la tempête, les vagues, le sang ne cessant de s'écouler de mon corps. Mais alors si je suis ici, c'est que j'y ai survécu ?

    Je suis bien consciente, ce n'est pas un rêve. J'ouvre les yeux. Une lumière aveuglante me foudroie le visage, et je dois mettre une bonne minute avant de m'habituer à cet éclairage intense. Il fait froid, trop froid. Mais ça n'est pas le froid que l'on ressent en mer, il n'y a pas de vent. D'ailleurs, je ne sens même plus l'air salé. Où est-ce que je suis bon sang ?

    Je tente de bouger mais c'est comme si mes muscles ne répondaient pas. J'ai mal, et je ne sais pas ce qui est le pire: ma hanche ou ma tête ? Un bip sonore retentit. Je ne l'avais pas remarqué jusque là, mais il semble régulier, venant d'une étrange machine à ma gauche. C'est alors que j'entends un autre bruit, ne venant d'aucune machine cette fois. Ce sont des pas, saccadés, mais puissants. Quelqu'un trifouille dans un tiroir, je peux apercevoir sa silhouette à travers le rideau juste à côté du lit dans lequel je suis allongée.

    Qu'est-ce qu'il me veut ? Sans doute pas ma mort, auquel cas il n'aurait pas pris la peine de brancher tous ces fils sur mon bras et de me recouvrir de bandages. A moins qu'il ne veule faire des expériences ?

    A cette pensée, mon souffle se fait paniqué. Je ne peux pas songer à ça, pas encore. Personne ne posera les mains sur moi, plus maintenant, et certainement pas pour de foutues expériences.

    Je me redresse, non sans mal, sentant une douleur fulgurante au niveau de ma blessure fraîchement pansée, et retire la drap fin pour laisser dépasser mes jambes du lit. Je dois me tirer d'ici.

    L'homme derrière le rideau a dû entendre mon agitation puisqu'il s'empresse de retirer le bout de tissu blanc nous séparant, me lançant un regard mi-surpris, mi-heureux. Il a une casquette bleue ridicule, et des cheveux roux au dessous. Tout son corps semble affalé sous l'énorme combinaison orange qu'il porte. Il a l'air gauche, maladroit, ses mains se mettent à trembler alors qu'il me sourit. Ses mains...l'une d'elles tient du bout des doigts une seringue emplie d'une étrange liquide -qui sans aucun doute doit m'être destiné.

    On se regarde en chien de faïence pendant une bonne dizaine de secondes. Pendant qu'il cherche sûrement un sujet de conversation potable à aborder avec la petite rescapée se trouvant devant lui, moi je réfléchis déjà à un moyen de diversion pour me tirer d'ici. Cette pièce m'a tout l'air d'une salle de laboratoire, chose que je ne connais que trop bien. J'en ai des frissons qui me parcourent l'échine. Secoue-toi Myra ! Réfléchis.

    Il n'a pas l'apparence d'un type très balèze, loin de là. Le sourire crédule toujours dessiné sur son visage m'indique qu'il n'a sûrement aucune mauvaise intention. A moins que ça ne soit en réalité un sourire sadique ?

    Je panique, ma respiration s'accélère, je serre les poings et d'un coup sec, arrache les câbles reliés à mon bras droit. Leur retrait me lance une douleur furtive, en rien comparable à celle que ma hanche me fait ressentir depuis plusieurs minutes désormais.

Chasseuse de primes (Law x OC)Where stories live. Discover now