18. Duncan

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TW : violence/viol, harcèlement

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— Fais ta prière, Reed...

Je suis à genoux, à la merci du sous-fifre de Ricardo del Cerro, l'homme que je pensais avoir vaincu.

Les rouages de mon cerveau tournent à toute vitesse. Elles recherchent une faille, une échappatoire possible. Mais il faut que je me rende à l'évidence. Je suis désarmé, épuisé, désemparé. Je ne peux pas le battre par la force du combat. Il va falloir ruser.

Ça ne peut pas se terminer ainsi. Je savais que j'allais mourir de cette manière, mais pas maintenant. Pas avant d'avoir achevé ma mission. Pas avec Sylvia à l'intérieur !

— Et toi, t'as fait ta prière ? craché-je avec cynisme.

Sa réaction est instantanée. Il regarde autour de lui d'un air apeuré à la recherche d'une tierce personne qui pourrait me porter secours.

Faites que Sylvia m'ait écouté. Faites qu'elle reste à l'abri !

Dire que j'étais prêt à m'ouvrir à elle, lui dévoiler une partie de ma sombre existence. Pendant une fraction de seconde, je repense à son corps de diablesse, à sa douceur sauvage. J'aurais pu envisager quelque chose de plus sérieux avec elle si ma vie n'était pas un fiasco total.

Elle ne mérite pas d'être là, je l'ai mise en danger. Ce que je craignais est arrivé. Beaucoup trop tôt. Beaucoup trop vite. Il faut que je la sorte d'ici.

Avant qu'il ne soit trop tard.

— Bravo, t'as réussi la prouesse de me mettre à terre.

— Arrête ton baratin, Reed. Je vais te tuer et tu pourras aller raconter autant de conneries que tu voudras quand tu seras en Enfer.

— Si tu voulais vraiment me tuer, tu l'aurais déjà fait. Qu'est-ce qu'il t'a offert contre ma tête ? De l'argent ? Des femmes ? De la drogue ?

— LA FERME !

Il perd patience. Malgré l'éclairage faible des réverbères, j'arrive à déceler un film de sueur qui tapisse son front. Il est nerveux. Et au vu des coups d'œil qu'il lâche vers la sortie, il attend visiblement quelqu'un. Le temps est donc en ma faveur. Je peux me détendre un tantinet et concentrer mon attention sur comment lui retourner le cerveau. Ma spécialité.

À peine ai-je ouvert la bouche pour répliquer qu'un bruit de verre brisé retentit. Mon agresseur s'évanouit en face de moi, laissant entrevoir la silhouette d'une Sylvia complètement apeurée, tenant ma bouteille de rhum brisée dans une main, et mon 9 millimètres de l'autre. Très vite, l'un des hommes que j'ai mis à terre s'approche d'elle. Mais contre toute attente, elle ne flanche pas et le menace de son arme.

— N'approchez pas sinon je tire ! s'écrie-t-elle en fixant le gangster d'un regard assassin.

Son teint est livide, blême et sa voix légèrement tremblotante.

Cependant, sa prise sur le revolver est sèche et maîtrisée. Je mettrais ma main à couper que ce n'est pas la première fois qu'elle tient une arme à feu entre ses mains.

J'essaie de me lever pour lui venir en aide mais mes jambes refusent de m'obéir. Le gangster semble s'amuser de se voir menacer par une femme en robe de soirée.

J'aurais fait pareil...

— Salope, ricane-t-il en la jaugeant de haut en bas. Je m'occuperais de toi quand j'en aurais fini avec Reed.

Rapaces: L'Ascension de l'Aigle {Tome1 - Terminé}Where stories live. Discover now