! mexico trip ! cinq : celui où elle balance son téléphone.
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je contemple le bout de carte. Puerto semble si loin...
- t'es sûr que tu veux pas que je conduise?
il hoche la tête.
un ange passe. c'est bon. nous sommes installés, prêt à tout donner pour arriver à temps...
- t'es sûr qu'on y arrivera à temps? pour eux?
il semble se détendre face à ma question.
- y'a qu'un moyen d'le savoir.
et là, il tourne les clés. le moteur commence à ronronner.
nous commençons tout doucement à rouler. au début, je me contente de regarder par la fenêtre, mais le paysage commence à ne pas changer. c'est toujours le même cadre. je décide alors, pour la première fois depuis mon arrivée dans l'avion, d'allumer mon téléphone.
mauvaise idée.
ce dernier se met immédiatement à sonner comme un fou.
chris. bien sûr.
mordre l'intérieur de ma joue n'aide même plus. ce connard compte vraiment me gâcher chaque seconde mon existence? compte appeler toutes les minutes?
à moins que...
- comment on descend les vitres?
je demande à mathieu.
il pointe un bouton du doigt. c'est en seulement quelques secondes que mon téléphone se retrouve éjecté du véhicule.
- mais t'es malade?!
je ne réponds pas.
- roule, au lieu de commenter le polak.
ma voix déraille. je devrais être dans un avion. je devrais encore être fiancée. je devrais avoir hâte d'être à la place de gala.
mais non. rien ne se passe comme prévu. je me retrouve avec un garçon qui me haïe pour je ne sais quelle raison. au final, je l'haïe de la même façon. pour le même motif.
je comptais changer de numéro de téléphone. et de téléphone. je dois garder ça en tête. j'aurais pu être tenté de le rappeler. d'accepter ses excuses, en constatant le bonheur dans les yeux de gala à son mariage. voulant sûrement la même chose.
- t'sais, tu pouvais aussi le mettre en mode avion, hayek.
j'ose jeter un œil dans sa direction. il sourit en plus le con.
- arrête de m'appeler comme ça. et j'aime pas faire comme tout l'monde.
