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plus que quatre heures.
nous approchons peu à peu du but.
mais ce n'est tout de même pas une raison pour passer le reste du trajet avec pour unique musique, du reggaeton.
ça va deux secondes. on est pas en boîte non plus.
c'est après avoir supplié un bon nombre de fois mathieu, que je suis autorisé à connecter son téléphone à la radio. je peux maintenant choisir la musique qui me convient.
un bonheur.
je choisis un morceau des plus classiques, pour commencer doucement.
"I'm a barbie girl, in the barbie wooooorld
Life in plastic, it's fantastic
You can brush my hair, undress me everywhere
Imagination
Life is your creation"
dès les premières notes, et même si le son est presque à fond, je peux entendre mathieu se plaindre tout en soufflant toutes les deux secondes.
- je suis censée conduire avec ça en fond? t'es sérieuse?
il descend d'un seul coup le volume.
- ben quoi? c'est pas legenre de musique que tu m'vois écouter? c'est tout moi pourtant les paroles!
je me moque légèrement de lui. en terminant notre repas, mathieu m'avait avoué quelques trucs. il pensait sincèrement que j'étais devenu ultra-niaise et ennuyante à mourir, durant ces dernières années. en bref, que j'étais devenu tout ce qu'il méprisait. je dois avouer que ces paroles m'avaient un peu affecté, pour ne pas dire beaucoup.
je comprenais maintenant son attitude auprès de ma personne, à la pool party. je n'étais pas souriante ce soir-là.
ni aimable.
ni extravertie.
je restais simplement dans mon coin et blâmais le monde entier pour mon malheur.
à sa place, je me serais également jugé.
- tu vas pas mettre ça pendant quatre heures. t'abuse.
- t'aime pas les classiques? le rappeur dessus me fait grave penser à toi en plus, même flow.
- t'as d'la chance que j'conduise eïza, vraiment.
il dit en cachant son sourire. moi je continue de rire comme une gamine de dix ans.
