Chapitre 6

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Mieux vaut être seule que mal accompagnée...



Sarah couru pendant des minutes, des heures, peut-être même des jours sans s'arrêter. Son pyjama était en lambeaux, ses cheveux couverts de terre, cause de ses nombreuses chutes à travers la forêt, et sa peau était couverte de blessures. Le temps semblait se moquer d'elle, ralentissant et accélérant à rythme irrégulier au fur et à mesure que la petite fille s'enfonçait dans la masse d'arbres en tout genre. Elle ne s'arrêta jamais, ignorant son ventre qui la tiraillait et ses yeux qui se fermaient. Des cernes étaient apparues sous ceux-ci, montrant le manque de sommeil évident qu'éprouvait la blanche, et ses mouvements devenaient de plus en plus lents. Elle s'accorda une pause quand elle se rendit compte qu'elle avait atteint la "face cachée de la forêt", comme elle l'appelait. Cette face cachée était en fait l'endroit où la forêt était la plus dense, le feuillage des arbres laissant filtrer peu de lumière et les troncs énormes protégeant du vent. Sarah usa de ses dernières forces pour se hisser dans un arbre de 15 mètres de hauteur aux branches qui paraissaient solides, son père lui avait appris à les discerner, pour s'accorder quelques heures de sommeil. Elle monta assez haut dans l'arbre, disparaissant dans le feuillage touffu de celui-ci, se cala entre le tronc principal et certaines branches qui l'encadraient, puis s'endormit aussitôt, épuisée de sa course interminable et bercée par les sons de la forêt.

Elle se réveilla doucement, la luminosité lui semblait avoir baissé. Des bruits lui parvenaient de plus loin, et ils ne provenaient ni de la faune, ni de la flore. Ils se rapprochaient de plus en plus de notre protagoniste, et celle-ci put enfin les discerner quand ils se trouvaient à une dizaines de mètres d'elle. Ils se rapprochaient. Elle ne perdit pas une seconde et commença à grimper encore plus haut dans son refuge, glissant quelques fois à cause de sa précipitation. Elle atteignit le trois-quart de la hauteur du feuillu quand elle vit ses poursuivants passer sous son abri. Elle retint sa respiration, voyant que des chiens de chasse les accompagnaient. Elle n'osa plus bouger, de peur qu'une branche craque, et attendit que le groupe passe. En quelques secondes, ses traqueurs étaient partis, filant rapidement vers la direction qu'elle devait prendre. Bien sûr qu'ils savaient quel chemin elle avait emprunté, bien sûr qu'ils allaient fouiller la ville qui se trouvait au bout du chemin de fond en comble, et bien sûr qu'elle allait changer d'itinéraire. Elle descendit de son arbre et bifurqua à droite, slalomant le plus vite qu'elle pouvait entre les arbres et sautant par-dessus les racines et les buissons. 

Elle atteignit l'orée de la forêt et couru ventre à terre, cherchant des yeux un endroit où se cacher. Le soleil s'était couché depuis longtemps et la lune se trouvait haut dans le ciel, éclairant les champs qui lui faisaient face. Elle aperçu au loin une grange qui semblait abandonnée. Sarah sauta dans les parcelles de blé qui recouvrait une bonne superficie des terres à sa gauche et s'accroupit afin de se dissimuler complètement dedans. Elle rampa jusqu'au vieux bâtiment, se salissant encore plus qu'elle ne l'était, et observa son, peut-être, nouvel abri à la recherche d'une entrée. Une des fenêtres était cassée, mais des bouts de verre jonchait à même le sol tout près. La blanche, ne voyant aucune autre solution, s'approcha doucement, fixant le sol afin de mieux apercevoir ces morceaux translucides, et s'agrippa au bord de la fenêtre. Elle se tracta, avec beaucoup de difficultés, à l'intérieur et retomba à terre sans le moindre bruit. Elle avait été réceptionnée par plusieurs meules de foin, celles-ci recouvraient pratiquement tout le sol bétonné de la grange. Connaissant quelques astuces grâce aux Lopant, elle se fit une litière de paille et s'y installa confortablement. Elle ramena son sac à dos devant elle et en sortit une pomme et une gourde remplie d'eau. Maintenant qu'elle était en sécurité, tous ses sens la rappelaient à l'ordre, lui rappelant qu'elle devait manger pour survivre. Elle croqua dans sa pomme à pleines dents, savourant ce fruit sucré et but une grande gorgée d'eau, sa gorge étant aussi sèche que le désert. Elle se rendit aussi compte que son cœur battait à une vitesse folle, n'ayant pas aimer le sprint qu'avait fait la fillette. Ses jambes étaient devenues coton et une migraine apparue, renforçant l'envie de dormir de notre protagoniste. 

Sarah vérifia ses vêtements, si on peut les appeler de la sorte. Il fallait qu'elle en trouve de nouveaux, ainsi que de trouver un moyen de se laver. Si on ne la reconnaissait pas à cause de ses cheveux, quoiqu'ils soient plus bruns que blanc en ce moment, on se poserait sans doute des questions du pourquoi une petite fille de 8 ans soit si sale et négligée. Mais bon, elle avait d'autres choses à faire en ce moment que de penser à son apparence. Elle se coucha dans son lit de fortune et ferma les yeux.

"Bonne nuit !"

Elle avait oublié pendant un court instant qu'elle était seule, et surtout que ses parents n'étaient pas là. Elle se mit en boule et des larmes firent leurs apparitions sur ses joues. Ce fut sur cette solitude qu'elle s'endormit, espérant que demain soit un jour meilleur.



Un sommeil sans rêve l'attendait...





Hey ! Je sais, ce chapitre est assez court mais si je vous dis que je l'ai écrit en une nuit car j'ai eu une vague d'inspiration, vous me pardonnez ?

Tiens, parlons-en. Oui, j'ai posté ce chapitre à 3h du mat, et vous feriez mieux de vous y faire car ce sera souvent le cas ;3

Allez, tchuss mes p'tits loups !



Angel's last actWhere stories live. Discover now