𝒐3 ❝𝒍𝒆 𝒃𝒂𝒊𝒔𝒆𝒓 𝒅𝒖 𝒔𝒐𝒍𝒆𝒊𝒍❞

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it's nothing like the fairy talesYou grow up dreaming of❝❞

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it's nothing like the fairy tales
You grow up dreaming of
❝❞


Elyios Dunaíd parcourait les champs qui bordaient sa demeure. Toute sa vie, elle avait vécu sous les doux baisers du soleil de Macédoine, jouant avec les grands blés dans lesquels elle aimait se cacher. Depuis sa plus jeune enfance, elle s'était demandée pourquoi sa mère avait décidé de l'appeler ainsi. Elle se justifiait par la ressemblance de sa fille avec la divinité du soleil, Hélios. Elyios était rousse et sa chevelure capturait les rayons du soleil, cela suffisait amplement à expliquer la nature de son prénom. Bien des années plus tard, elle avait découvert que cela signifiait « celui qui aime » dans une langue qui lui était inconnue. L'adolescente s'était empressée de questionner sa mère : s'agissait-il de son tendre père ? Ou d'un ancien amant ?
Elle avait toujours refusé de répondre. Dans un sens, la rousse comprenait. Protéger ses secrets à une jeune fille faisait sens. D'autant plus que cette époque avait semblé douloureuse pour ses deux parents. Mais de les voir heureux à présent était une joie magnifique.

Cependant, le calme plat et trop parfait des champs de blés dorés de la Macédoine venaient à l'ennuyer. Ses seuls compagnons étaient comme à son instar, des enfants d'anciens membres de l'aristocratie romaine venu s'exiler loin des complots de Rome. Mais ses amitiés avaient semé le doute dans l'esprit d'Elyios. La curiosité des jeunes enfants est bien trop innocente pour comprendre les réalités de ce monde cruel. Au détour de jeux, des questions surgissaient. Pourquoi as-tu des cheveux différents que tes parents ? Ton nom n'est pas romain ! Et tes yeux, ils sont dorés et pas bleus ou marrons, comme tes parents ? De cela, la jeune enfant en avait souffert. Pourtant, jamais elle n'en avait confié mot à sa tendre mère. L'inquiéter n'aurait servi, sauf à aggraver son trouble. Et Elyios ne désirait rien de cela. À seize ans, elle était devenue une belle jeune femme, désirée et désirable. Toutes ses compagnes se voyaient maintenant fiancées aux jeunes hommes de leurs rêves. Dunaíd en avait espéré, des jours parfaits où son père la présenterait à un beau soldat ou un riche fermier. Ses amies ne paraissaient qu'attendre la magnificence physique et non la gentillesse et la tendresse. Elyios, elle, ne recherchait qu'un sentiment de confort et de douceur. Elle savait, au plus profond de son instinct, que l'amour dont parlaient les grands mythes n'était qu'une piètre invention destinée à secourir n'importe quel mortel d'un quotidien trop ennuyeux. Peut-être qu'en secret, elle espérait être à la hauteur du conte de Persée et Andromède. Dieux comme elle était jeune et se sentait encore incapable d'affronter seule les certaines épreuves de la vie qui s'étendait devant elle.

Elle priait occasionnellement les seules divinités qui se ralliaient à sa cause. Hébé, déesse de la jeunesse et patronne des adolescents et Perséphone, déesse du printemps, de la fertilité et de la fortune. La piété l'ennuyait mais les aventures des dieux l'amusaient parfois. Elyios avait appris les vers Hésiode et Homère par cœur. Sa mémoire la servait pour confronter diverses origines de divers mythes. Mais si la Jeunesse et le Printemps étaient ses alliées de prédilection, c'est parce qu'elle se pensait à leur image. Telle Hébé car l'aspect juvénile de son visage semblait déconcertant pour beaucoup et qu'elle voyait ses parents comme deux entités puissantes et régnant sur un petit royaume : leur villa. Perséphone car comme elle, l'adolescente adorait courir les chants, ramasser des fleurs et s'allonger dans les herbes folles. Du plus profond de son cœur, elle inventait un homme qui viendrait lui déclamer son amour et la ravirait loin des cacophonies des villes pour un véritable royaume, aussi beau que celui des Enfers. Lorsque la nuit ne lui octroyait le sommeil, Elyios avait réfléchi à la légende de Perséphone et d'Hadès. L'histoire était connue du point de vue de Déméter, la mère éplorée. Mais Hadès avait agit par amour et Perséphone avait choisi de manger les grains de grenade. Elle avait choisi de rester et d'aimer son mari. Vous ne comprenez mère, Perséphone a fait venir Hadès à elle. Il lui a offert son royaume en échange de son amour. Pensez-vous réellement qu'elle aurait mangé le fruit de force ?

𝐒𝐎𝐋𝐈𝐕𝐀𝐆𝐀𝐍𝐓 | 𝐤𝐚𝐚𝐦𝐞𝐥𝐨𝐭𝐭Where stories live. Discover now