SQUARE

21.

Je me réveille allongée dans mon lit. À côté de ma personne se trouve Leon et bien que cela peut porter à confusion, non il ne s'est rien passé. On s'est embrassés et après ça, on a continué à discuter l'air de rien. On a passé une bonne partie de la soirée sur la plage avant de rentrer dans les alentours de deux heures du matin. Je ne sais pas trop si la situation va changer entre nous après cette soirée mais je ne l'espère pas, en tout cas. J'ai pas envie que ça change. Quand je vous fais part de la manière dont je suis perdue concernant ma relation avec lui, je ne plaisante strictement pas. Je ne sais pas ce que je veux. Je ne sais pas si j'ai envie de ça, d'une vie de couple ou d'une possibilité de vie de couple. Je n'en ai jamais eu une et ça ne m'attire pas plus que ça. Je ne sais pas ce qui m'a pris hier, de l'embrasser. Je serais tentée de dire que ça faisait longtemps, il était là et j'ai pas réfléchir mais ça serait lâche de ma part.

J'en avais envie, dans un sens parce que, je ne savais plus ce que ça faisait de le faire mais maintenant, il se passe qu'il est susceptible de se mettre des idées dans la tête. J'ai pas envie de lui mettre des idées dans la tête. J'ai déconné. Ouais je sais, j'ai déconné je vous l'accorde. La chose à savoir sur moi c'est que j'agis sans réfléchir ensuite je panique et j'agis encore plus par pulsion. Ça blesse parfois. Souvent. Tout le temps. Et je déteste cette partie de moi. Comme toutes les autres aussi.

Bon, la raison pour laquelle je m'étais réveillée c'était mon téléphone, je crois. Moi qui reste le plus loin possible de cet appareil d'habitude, je me retrouve à tâter mon matelas à l'aveugle pour l'avoir entre les mains. C'est Leon, qui me le donne je devine. Sous la couette je déverrouille l'objet et vois que j'ai reçu un message. Non. C'est pas vrai ? Vraiment ? D'accord. Je m'attendais à tout sauf à ça.

Kensei: J'sais que tu trouves ça chelou de voir mon nom apparaître. Je te vois déjà froncer les sourcils derrière ton téléphone. Même si on s'était quittés en bon termes, j'aimerai te voir. Je suis à Londres. Là. Encore. Je suis au studio, au label, je travaille sur quelque chose et j'aimerai bien t'y voir. Ça te dérangerait ? J'attends ta réponse. À tout à l'heure, peut être. (Allez sois gentille, viens !)

Je rigole au message. Non vraiment ? Je suis surprise. Oui, effectivement j'ai froncé les sourcils il a bien deviné. La raison pour laquelle je suis surprise c'est parce qu'on s'était un peu dit que c'était cool ce qui s'était passé mais qu'on était pas dans un film donc que ça allait s'arrêter à là. Je voyais bien ça finir en échec total donc on a décidé de s'économiser du temps en arrêtant de suite. Et maintenant, il revient vers moi parce qu'il est de retour sur Londres. Okay, c'est cool. Ce n'est pas exactement bon comme timing émotionnel mais disons que je peux aller le voir sans penser à quoi que ce soit. Outre le fait qu'on ait couché ensemble, il reste quelqu'un de bien. Et j'apprécie sa compagnie.

Amy: Je me lève, me douche, prends mon petit dèj et j'arrive.

Kensei: Tu peux pas me dire ce que tu vas manger ou encore comment tu vas t'habiller ? Non parce que t'es bien partie là !

Amy: Continue à faire le malin et ça sera dans tes fantasmes les plus profonds que tu me verras.

Kensei: Ah tu crois que je fantasme sur toi ? Mignon.

Oui il est bête des fois.

Kensei: Non je déconne bien sûr que je fantasme sur toi.

Je rectifie, il est bête tout court. Tout le temps.
Bordel, je m'attendais vraiment pas à ça. Okay, bien. Dans ma lancée d'être là meuf la plus perdue au monde je crois qu'on est bon.

Je sors de mon lit alors que mon ami à côté de moi s'étire. Il se redresse et plaque son dos contre la tête de lit.

« Tu sors, il me demande. Je sais que c'est une question bête mais c'était pour ne pas paraître lourd à te demander où tu vas, pourquoi t'y vas et avec qui. »