Chapitre 35

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- Il y a un problème, Luna ?

La Serdaigle sursauta et se tourna vers Blaise qui vient de la rejoindre.

- Non...

- Menteuse.

- C'est juste que...

- Il y a donc bien quelque chose.

- C'est à propos des jumelles.

- Je vois. On convoque les autres ?

- Non. Ça sert à rien. On a une réunion ce soir, on en parlera à ce moment.

Un léger silence s'installa entre les deux amis.

- Et toi ? Ça va ?

- Mouais.

- Ça n'a pas l'air.

- En fait... C'est bizarre...

- Viens.

La blonde pris la main du jeune homme et le tira vers un muret à proximité. Ils s'assirent et Blaise commença à parler.

- Je... Je ne sais pas, en fait. Ça fait bien une dizaine d'années que mon père est mort, mais je n'ai jamais réussi à en faire le deuil. Je... je n'y arrive tout simplement pas. Ou plutôt je n'y arrivais pas.

Luna ne dit rien. Elle le laissa parler. C'est toujours mieux de laisser parler juste en étant là, en écoutant, dans des moments comme ça.

- Depuis qu'on est à cette époque... j'ai beaucoup réfléchi et... je n'ai plus la même vision des choses. Chez nous, je ne supportais pas vraiment Voldy, mais, contrairement à Dray qui a été formaté par son père, ma haine des moldus était véritable.

Le garçon marqua une pause.

- J'avais 4 ans quand c'est arrivé. Je me promenais avec mon père quand on est tombés sur une femme qui serait ouvert la tête en faisant du... euh... du vélo, je crois. Bref, elle était en mauvais état et le temps que les secours arrivent, elle serait morte. Papa a pris le parti de la soigner avec sa magie puisqu'on n'avait rien d'autre à disposition. Mais au lieu de le remercier quand elle s'est réveillée, elle a crié au monstre et s'est mise à courir vers le village. Mon père l'a suivie pour l'oublietter et j'ai tenté de garder sa trace. Mais j'étais encore trop petit pour suivre les grandes enjambées de mon père. Quand je suis arrivé au village, il était déjà en sang et les hommes braquaient les mêmes armes qui avait déjà blessé mon père sur moi. Sa dernière action a été de me protéger. Il s'est jeté sur moi et nous a fait transplaner au manoir. Il est mort dans mes bras. Mère n'avait même pas eu le temps de franchir les quelques mètres qui nous séparaient d'elle.

La Serdaigle essuya tendrement les larmes qui coulaient sur les joues de son ami et le pris dans ses bras.

- Mère ne s'en ai jamais remise. Et moi non plus. Jusqu'à maintenant. Depuis qu'on est ici, j'ai appris à relativiser. Tous les moldus ne sont pas comme ceux qui ont tué papa.

- Tu n'avais pourtant pas l'air d'en vouloir aux nés moldus...

- Je ne le montrait pas, contredit Blaise. Père m'a toujours appris que la violence ne résolvait pas tout. Je n'ai fait qu'appliquer l'une des rares leçons qu'il a eu le temps de me donner.

- Je suis désolée...

- Ne le soit pas. Tu n'es pas responsable.

- Il serait fier de toi.

- J'ose l'espérer...

Elle ne répondit pas mais resserra son étreinte. Ils passèrent quelques minutes ainsi, sans parler.

'C'est de la faute des joncheruines'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant