Souffrance silencieuse

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Il fait sombre dehors,

Dans l'envers du décor.


Le ciel est trop grand,

Trop grand est le gouffre

Qui te sépare du présent.

Tous les jours tu souffres.

Le monde s'en moque

Que tu vives dans des loques.

Les gens passent devant toi

Comme si tu n'existais pas.

Le gobelet que tu leur tends,

Ils shootent dedans.

Ils ne veulent pas voir ta détresse,

Ils marchent dessus sans adresse.

Ils évitent tes yeux suppliants,

Serrant la main de leurs enfants. 


Avant, tu étais ces gens :

Passant, évitant, ignorant.

Tu n'es pas né sur ces pavés étroits,

Tu avais un toit rempli d'amour.

Maintenant, tu appelles au secours.

Le sol est trop froid,

Le froid est trop lourd,

Trop lourd est le silence,

Le silence de tes soirs,

Seul, assis dans le noir,

Le noir de tes pensées.

Oh ! Rien ne sert d'espérer :

Tu vogues sans t'arrêter

Sur une mer déchaînée.


Tu ne comptes plus

Toutes tes heures perdues.

Ta solitude t'enterre,

Elle t'écrase et te sert.

Tu as beau te débattre,

Elle ne te laisse pas l'abattre.

La faim, elle, enchaîne,

Survenant avec haine.

Elle te tord les boyaux.

Elle te mord la peau.

Elle te cause mille maux,

Elle creuse ton tombeau.

Tu y plonges sans inquiétude,

Enfin, un moment de répit.


La nuit fut rude,

Mais rude fut ta vie.


A l'aube de la vieDonde viven las historias. Descúbrelo ahora