Pourvu que la solitude soit belle

j'ai oublié mon stylo

Noé avait oublié son stylo, celui qui est noir étincelant, celui que l'ennui prend pour dessiner dans la marge des cours de techno. Celui qui noircit les pages de ses carnets cornées, aussi. La lune commençait à se montrer alors que Noé n'avait toujours pas vu la solitude. Ou alors, peut-être qu'elle était là depuis un bon moment. Peut-être que sa solitude elle est transparente comme lui. Peut être qu'elle le regarde silencieusement comme lui regarde Adam aux cheveux bruns. Peut-être que sa solitude elle lui ressemble tellement qu'il ne l'avait pas tout à fait senti. Peut-être que sa solitude pleure des larmes vides de tout, ressemblantes à celles qui roulent sur les joues de Noé. Peut-être que sa solitude elle est aussi belle que lui, mais que chacun ne voit pas cette magnificence qui règne dans leurs âmes. Peut-être que chaque solitude ressemble à l'âme qu'elle accompagne.