Chapitre 16: La fin du monde en boucle

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Chapitre 16 : La fin du monde en boucle

La fin du monde.

Quand Charlie se figurait la fin du monde, il s'imaginait toujours une Terre dévastée, déserte d'humanité, détruite à cause d'un événement extérieur ; il s'imaginait que les arbres restants seraient en feu, que les mers, les océans et les rivières seraient asséchées, que des animaux et des Hommes il ne resterait plus que les squelettes.

Cependant, en se réveillant finalement dans l'infirmerie trois jours après son arrivée, il réalisa quelque chose de simple : il y a autant de mondes qu'il y a de gens, que chaque monde tourne différemment pour chacun d'entre eux, et qu'ainsi, la fin du monde pouvait être entièrement subjective.

Il pouvait entendre les oiseaux chanter et les élèves de Poudlard rire, il pouvait ressentir les rayons du soleil sur sa peau, il pouvait humer l'odeur des fleurs sous la fenêtre ouverte près de son lit ; et pourtant, c'était comme si rien en lui n'était vivant.

L'entièreté de son corps lui faisait mal, comme si on l'avait roué de coups pendant la nuit, et il ne parvenait ni à ouvrir les yeux ni à produire un seul son. Il se sentait à la fois vain, asséché et en feu tandis que les mêmes images qui avaient hanté son sommeil magique lui repassaient en tête. Il semblait que son propre monde se soit effondré, alors que l'univers continuait de tourner sans lui.

C'était insoutenable, mais il regroupa toutes les forces qu'il avait encore un lui pour ouvrir les yeux et appeler quelqu'un. Madame Pomfresh, qui l'observait du coin de l'œil depuis le lit d'un autre élève, se précipita sur lui dès le moment où il entrouvrit ses paupières et sa bouche.

« - Par la barbe de Merlin, Mr. Weasley, ne bougez pas ! », s'exclama-t-elle en courant vers son bureau.

Il referma les yeux, se faisant la remarque manquait indéniablement une certaine main dans la sienne. Il entendit à nouveau les pas de l'infirmière, qui était à ses côtés.

« - Attention, je vais vous verser plusieurs potions à boire. Ne toussez pas. »

Les deux premières gorgées furent douloureuses, mais il sentit peu à peu les forces lui revenir et ses douleurs s'évaporer ; il pouvait enfin respirer sans avoir l'impression que chaque inspiration lui ôtait dix ans de sa vie, ce qui était un avantage non négligeable. Malgré tout, le poids qui pesait sur son cœur ne s'était pas allégé, et les souvenirs de tout ce qu'il s'était passé avant qu'il ne s'effondre lui revinrent clairement à l'esprit, comme un feu d'artifice.

Il put enfin distinguer clairement l'infirmière devant lui, qui tenait fermement une bouteille dans sa main gauche ; dans sa main droite, la petite cuillère argentée tremblait légèrement.

« - Quel jour sommes-nous ?, demanda Charlie d'une voix pâteuse.

- Samedi, lui répondit-elle en l'aidant à se redresser. Il est l'heure du déjeuner. »

A cette évocation, Charlie sentit un grondement retentir dans son estomac ; mais elle le coupa avant même qu'il ne puisse parler.

« - Non, vous restez là. Je vais vous apporter votre repas, bien sûr, mais votre état m'est trop inconnu pour vous laisser vous promener seul. »

Il se massa les tempes, perturbé.

« - J'ai vraiment dormi trois jours ?, marmonna-t-il, plus pour lui-même qu'autre chose. Sans me réveiller une seule fois ? »

Soudainement, Madame Pomfresh parut légèrement embarrassée, et même l'élève qui buvait son chocolat chaud en face de lui plongea le nez dans sa tasse.

Amoureux des dragonsNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ