Chapitre 2

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C'est la mort dans l'âme que je ferme ma valise. Je n'ai aucune envie de partir vivre pendant quelques temps chez Do-yun. Je maudis au fond de moi Soo-won d'avoir poser cette fameuse question. Et je me maudis encore plus de lui avoir sauver la peau en prétendant habiter chez lui. Qu'est-ce qui m'est passé par la tête pour avoir dit des choses pareilles. Moi habiter chez lui ? La blague du siècle. J'en ai beaucoup des blagues de la sorte en réserve ? Je devrais tout abandonner pour devenir humoriste.

Un long soupire s'échappe de ma bouche lorsque je vois toutes les valises les unes à côtés des autres. Je ne sais pas comment je vais pouvoir me débrouiller pour les mettre dans la voiture, sans compter mes deux instruments qui me prennent déjà beaucoup de place dans le coffre, ni même où je vais pouvoir ranger tout ça chez lui. Une valise contient toutes mes partitions et mes différents trépieds pour mon violon et mon violoncelle. Une autre valise contient mes affaires de toilettes et de beauté. Tandis que deux autres contiennent tous mes vêtements.

Une fois tout ça dans la voiture, je prends place au volant. Je lance un dernier regard vers ma porte d'entrée, avant de mettre le GPS avec le téléphone. Je souffle un bon coup, en prenant le volant fermement. Je reste concentrée sur la route, afin de ne pas me faire emporter par le stress. Je déteste devoir me rendre dans un lieu dont je ne connais pas le chemin et surtout changer mon quotidien d'un seul coup est très difficile pour moi. Je me demande encore une fois pourquoi j'ai accepté de partir chez lui, alors qu'il aurait pu venir sur Séoul chez moi directement. Non. Il a fallut que je dise à ses coéquipiers que je suis partie vivre chez lui à Suwon. Je ne sais même pas m'y rendre là-bas.

Je commence à râler au volant en voyant que le GPS me fait passer par une route monstrueusement étroite. Je ralentis automatiquement en prenant une longue côte. Les battements de mon cœur doublent quand la route se rétrécie dangereusement. Je le hais. C'est définitif. Si j'arrive saine et sauve jusqu'à chez lui, je le tue à coup de valise.

-Au nom de Dieu, soupirai-je en plissant des yeux.

Les mains crispées sur le volant, je reste à l'arrêt en plein milieu de la route. Une voiture qui passe à contre sens, sans ralentir a faillit me faire perdre le contrôle de mon véhicule. Je me demande s'ils ont conscience que si je tourne légèrement mon volant, je rentre dans une maison.

Je décide de m'arrêter sur un renforcement. J'enlève le GPS pour appeler Do-yun en catastrophe. Il ne va pas s'en tirer comme ça. Il va venir me chercher. Et je ne veux rien savoir.

-Qu'est-ce que tu veux ? T'es toujours pas partie de chez toi ? ricane-t-il.

-Figure-toi que je suis perdue. Je ne sais pas où je suis, dis-je assez énervée.

Il se met à rire, se moquant ouvertement de moi. Je garde mon calme, calmant ma respiration. Il ne sait vraiment pas ce qui l'attend.

-Arrête ! C'est pas vraiment drôle, tu vois, fais-je contrariée. Je déteste me perdre !

-Il y a quoi autour de toi ? me questionne-t-il, ayant repris son sérieux.

-Et bien d'un côté, j'ai des maisons et de l'autre encore des maisons. La route est vraiment étroite.

-Mais qu'est-ce que tu fais dans le hanok village ? s'exclame-t-il. Tu pars pour Guri, m'indique-t-il.

-Gu... Quoi ? Qu'est-ce que j'en sais moi ? J'ai marqué ton adresse sur le GPS. Et il m'a amené par là, m'exclamai-je en posant lourdement ma main libre sur le volant.

-Bon, fais demi-tour. Je vais te faire le GPS.

Je manœuvre lentement, avant d'arriver à faire demi-tour. Je m'engage sur la route, rebroussant chemin comme il le dit si bien. Je l'entends bouger, ce qui produit un vacarme inaudible.

Une note de folieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant