Chapitre sept

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Les Vilains étaient nombreux. La seule chose qui maintenait un rempart entre eux et nous, élèves, c'était Aizawa-sensei. Il les repoussait un à un, sans montrer le moindre signe de fatigue. Nous ne nous occupions que de ceux qui pouvaient passer au-travers sur les côtés.

— Honō ! me cria Bakugo.

J'esquivai un violent jet d'eau de peu. Les yeux écarquillés, je me tournai et vis un portail se refermer juste en face de moi. Au loin, un homme au visage masqué par une main et un autre fait de fumée regardaient le combat. L'un d'eux venait d'essayer de me viser avec de l'eau.

— Ils connaissent mon point faible ? murmurai-je.

Je n'eus pas le temps de les observer plus longtemps. D'autres Vilains arrivaient, de plus en plus nombreux. Je jetai un coup d'œil à notre professeur, inquiète. Si leur nombre augmentait, Aizawa-sensei devait fatiguer. Mais je ne vis toujours pas un seul signe de fatigue trahir ses mouvements.

Mes flammes se concentrèrent dans mes poings. Je tranchai l'air avec pour envoyer un trait de feu vers trois adversaires. Leurs vêtements se mirent à brûler et ils coururent se jeter dans l'étang derrière. Je ricanai, plutôt satisfaite. Je vis un nouveau portail se matérialiser juste devant moi. D'un réflexe surhumain, je me décalai. Ce fut un peu plus facile que la première fois et je n'avais plus de doutes. L'homme fait de fumée me visait personnellement. Les attaques d'eau fusèrent. Je ne pouvais plus combattre, je me contentai d'esquiver.

— Bordel, mais ils en veulent à Honō ! cria Bakugo. T'as fais quoi pour les énerver comme ça ?

— J'aimerais bien leur demander, mais c'est un peu compliqué ! rétorquai-je sur un ton agacé.

Je sentis deux bandes me saisir au niveau de la taille. L'instant d'après, je fus traînée sur plusieurs mètres avant que mon dos n'heurte quelqu'un. Une main attrapa mon épaule fermement.

— Ces Vilains doivent être les mêmes que ceux de l'attaque de début d'année. Je ne pense pas qu'ils viennent seulement pour t'enlever, mais...

C'était Aizawa-sensei. Il me tenait pendant qu'il parlait.

— Le directeur a dit que nous assurerions ta protection. Tant que je tiendrais debout, ils ne poseront pas un doigt sur toi.

J'écarquillai les yeux. Il ne me regardait même pas. Il gardait son attention rivée sur les ennemis qui s'avançaient avec un sourire aux lèvres. Secouant ma tête, je me repris pour me mettre dos à dos avec mon professeur. J'aurais bien eu envie de fangirler mais la situation ne s'y prêtait pas trop.

Eraserhead continua de bloquer les Vilains qui s'approchaient trop près tout en gardant un œil sur moi. J'essayais de l'assister du mieux que je pouvais alors que j'évitais les portails. L'eau sur le sol témoignait des nombreux essais de leur part. Mes bottes et ma combinaison me protégeaient des éclaboussures, fort heureusement. Puis, après avoir mis au sol un homme, j'entendis des pas rapides dans notre direction. Aizawa-sensei se posta devant moi. C'était celui au visage caché par une main qui nous fonçait dessus.

— Celui-là est différent, me dit-il. Ne t'éloigne surtout pas...

Il se coupa dans sa phrase quand il sentit une goutte lui tomber sur le front. Je relevai la tête pour sentir une douche froide tremper mon corps. Un portail à une dizaine de mètres du sol en était la cause. J'étais...

— Honō ! hurla mon professeur.

Il ne put pas m'éloigner, puisque son adversaire venait d'entrer dans sa ligne de mire, prêt à le frapper. Je sentis le sol devenir étrange sous mes pieds. D'un coup, je réussis à sauter avant de tomber dans le portail.

J'étais, officiellement et ce jusqu'à ce que mes habits sèchent, sans Alter.

Un cri de frustration m'échappa. Je ne pouvais ni rester immobile ni m'éloigner d'Aizawa-sensei. Il se battait contre le Vilain qui accompagnait l'homme de fumée. J'étais une gêne pour tout le monde. Sans avoir le choix, je fus obligée de zigzaguer afin de ne pas me faire attraper par ce qui s'apparentait à des trous noirs.

— Honō ! Reviens ici, tu vas...

Il fut intertomput dans sa phrase par son adversaire qui le saisit à la gorge. Il se dégagea et renonça à m'héler, trop occupé. Je ne pouvais pas continuer comme ça. Il fallait que je trouve un moyen de me sécher. L'idée d'enlever mes vêtements me vint même à l'esprit, mais je mettrais trop de temps. Si la combinaison était une plaie à enfiler, une fois mouillée et collée à ma peau, je ne voulais même pas imaginer.

Je fatiguais. Mon endurance me lançait un signal d'alarme pour m'annoncer que j'atteignais ma limite. Puis, soudain, je me stoppai. Pour sécher plus vite, j'avais besoin d'un sèche-cheveux. Puisque je n'en avais pas à disposition, je me dis qu'au final, l'expression combattre le feu prenait tout son sens. Je rejoignis donc Midoriya et Tsuyu sur le côté. Du moins, je m'approchai tout en sautant dans toutes les directions.

— Les gars ! leur criai-je. Où est Todoroki ?

— Quoi ? s'étonna le vert en retour. Mais pourquoi est-ce que tu... Oh.

Il sembla comprendre mes intentions. Ma tenue héroïque résistait à l'exposition aux hautes températures. Si l'autre bipocheveux pouvait m'incinérer le temps de quelques secondes, je n'aurais pas à attendre sans rien pouvoir faire. Mais mes deux camarades secouèrent la tête.

— On a été tous séparés un peu partout dans l'USJ à cause des portails ! me précisa Tsuyu. Il doit se trouver dans une zone différente !

Je me mis à grincer des dents. Je ne pouvais pas rêver mieux. Il n'y avait pas moyen que je fouille toute la zone pour le chercher : autant me déshabiller. Mon cerveau recommença à réfléchir à toute vitesse. Entre Aizawa-sensei qui se battait contre un ennemi qui semblait sur le point de le vaincre, les autres submergés par les Vilains et moi en train de me faire pourchasser par des trous noirs, vraiment... Quelle vie.

Une explosion me ramena à la réalité. C'était Bakugo qui hurlait en utilisant son Alter. Je le dévisageai de loin pendant quelques secondes. Midoriya suivit mon regard et déglutit.

— H-Honō-san, tu sais, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée de...

Je l'ignorai puis me mis à courir en direction de mon camarade de classe. Il se battait, déchaîné et faisait le ménage autour de lui. J'esquivai les portails non sans mal, pour l'atteindre.

— Bakugo ! hurlai-je. Hey, Bakugo !

— Tu veux quoi ? me cracha-t-il. J'ai pas ton temps !

Un sourire se forma sur mes lèvres. Je ne ralentis pas, jetant un coup d'œil à l'homme de fumée qui semblait agacé de ne pas réussir à m'attraper.

— Bakugo, explose-moi !

— Hein ?

Je vis la surprise sur son visage. Je ne me suis pas arrêtée. Si je restais au même endroit plus de quelques secondes, je me ferais avoir. Le blond frappa un adversaire en plein visage puis se tourna vers moi.

— Tu veux que je fasse quoi ? me demanda-t-il incrédule.

— Ton Alter ! Faut te le demander deux fois, maintenant ? Explose-moi !

Mon cri résonna. Bakugo laissa ses lèvres s'étirer en un sourire carnassier. Il frappa ses poings entre eux, quelques étincelles dansant autour de ces derniers.

— Tu as frappé à la bonne porte ! Approche !

J'accélérai. Il chargea son attaque pendant plusieurs secondes. Je n'avais aucune idée de si ça serait efficace ou non. Malgré tout, je me jetais tête baissée. Il me projeta une immense explosion en pleine figure. Le bruit monstre attira l'attention de tous les Vilains sur nous et un épais nuage de fumée se propagea. Le choc fut compliqué à encaisser. Mes deux bras devant mon visage, mes pieds dérapaient sur le sol en béton. Je n'avais jamais rien senti d'aussi puissant. Le souffle emporta des ennemis sur son passage, si ce n'est deux ou trois de nos camarades et dissipa la brouillard opaque ainsi que l'attaque. Ça m'a fait reculer de bien cinq mètres, si ce n'est plus. Mais... J'étais sèche. Le combat reprenait.

[My Hero Academia] EmbraséeWhere stories live. Discover now