Chapitre 44

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- J'irais. décidais-je d'une voix ferme à l'intention du messager. Laissez-moi le temps de me changer et je suis à vous.

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- Tu es bien certaine de vouloir le faire ? s'enquit Léanore d'une voix légèrement tremblante que je ne lui connaissais pas il y a de cela quelques heures.

Ma main se suspend un court instant le long de la porte de bois.

Est-ce que je suis certaine de vouloir faire ce que je compte faire ?

Non. Pas tant que cela.

Pourtant, si j'ai été une petite fille apeurée par les personnes qui se croyaient supérieures, j'ai changé.

Je sais prendre des responsabilités et les tenir à présent.

Et puis, ce n'est pas uniquement pour moi que je le fais.

Ma mère croyait en moi. Elle était persuadée que je ferais une reine admirable et aimée de tous ses sujets.

Même si je conserve de gros doutes, je ne veux pas la décevoir. C'est pour elle que je fais ça, malgré la peur qui me noue l'estomac et les yeux toujours bouffis par les torrents de larmes que j'ai versés il y a de cela une demi-heure.

Je serais ce qu'elle a voulu ce que je sois. Ce royaume, c'est mon héritage. Personne ne mettra la main dessus tant que je serais encore en vie.

Pas tant que je pourrais me battre.

- Absolument certaine. affirmais-je d'une voix déterminée malgré mes yeux rouges et mes mains tremblotantes. Je refuse de les laisser prendre le pouvoir. Cette couronne me revient de droit et je ne compte pas la leur laisser sans me battre.

Je ne précise pourtant pas que c'est aussi pour me changer les idées noires qui naissaient dans ma tête que j'ai accepté cet entretien.

Si le conseil n'avait pas requis ma présence, je me serais à coup sûr laissé aller au désespoir et à la tristesse, mais ce n'est pas ce dont j'ai besoin.

Ma tante me lance un regard empli de fierté et d'admiration.

- Tu seras vraiment une reine formidable Vanessa. me murmure-t-elle avant de reprendre contenance. Bon, allons voir ce que désirent ces messieurs.

Je toque trois fois à la porte blanche, me faisant même mal au poignet tellement je frappe fort.

- Entrez ! tonne une voix absorbée par l'épaisseur de la porte.

J'inspire profondément.

- C'est parti...

La porte s'ouvre sous la pression exercée par mes paumes, et j'entre dans la pièce, Léanore légèrement en retrait, comme réticente à l'idée d'entrer dans une salle emplie d'hommes odieux et sure d'eux.

- Votre Altesse. clame le premier ministre en s'inclinant.

- Votre Altesse. font écho l'ensemble des conseillers d'une seule et même voix qui se répète et ricoche contre les murs de marbres de la salle.

Malgré la taille raisonnable de la salle dans laquelle je suis entrée, une imposante table réside sur une estrade surplombe la pièce, lui donnant une ambiance magistrale.

Les conseillers quant à eux sont installés le long du bureau, un air supérieur et dédaigneux accroché au visage.

Je manque presque de m'étouffer à la vue des perruques ridicules qu'abordent l'intégralité des hommes, leur donnant presque une allure vampirique.

Princesse malgré elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant