loving can hurt | tome un

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Je souris légèrement en soupirant. Au final, j'ai rencontré Noah au milieu de la nuit et pas le lendemain matin chez Yassine et lui. C'est donc pour ça que je me disais l'avoir déjà vu quelque part. Je ne sais pas pourquoi ses yeux m'a autant marqué. Peut-être parce que c'est le premier regard que j'ai croisé après être parti.

Je relève la tête et regarde à nouveau le ciel étoilé.

— Tu penses vraiment que mon père est là-haut ?

Il dépose sa main sur la mienne.

— J'en suis sûr.

Un léger sourire se dessine sur mon visage tandis que je pose à nouveau ma tête sur son épaule.

— Il me manque déjà, soufflé-je.

— Il était comment, ton père ?

Je souris en pensant à lui mais des petites larmes se coincent dans le coin de mes yeux.

— Génial, murmuré-je, on était tellement proches et complices... Il me comprenait mieux que personne.

— Et ta mère ?

Je déglutis et hausse les épaules.

— C'est compliqué...

— Comment ça ?

Je relève les yeux vers lui et soupire. Pour le coup, c'est une histoire que connaissent déjà les autres. Alors, autant lui raconter à lui aussi. C'est le moment ou jamais. Je me suis déjà confiée à lui auparavant, et ça m'a fait du bien.

— Ma mère a toujours rêvé d'avoir une fille à dorloter, à coiffer, à habiller, à pouponner, avec qui jouer aux poupées... Et quand je suis venue au monde, elle était vraiment heureuse. Mais, plus j'ai grandi, plus je suis devenue le contraire de ce qu'elle voulait. Je courais et sautais partout, je me fichais de mon apparence, je détestais les vêtements roses qu'elle voulait me faire porter, je revenais toujours de l'école avec mon pantalon troué... Olivia était bien plus la fille dont elle rêvait mais elle n'était pas née dans la bonne maison...

J'essuie une de mes larmes en reniflant.

— Mais ma mère m'aimait quand même parce que j'étais son unique fille... Mais, surprise, ma petite soeur est arrivée par hasard et lorsqu'elle a grandi, elle est devenue le parfait exemple de ce que ma mère voulait. Alors ma mère a commencé à me délaisser légèrement. Je ne sais pas si elle s'en rendait vraiment compte. Mais plus le temps passait, et moins elle m'accordait d'importance. Elle s'occupait de ma soeur et de mon frère. Presque pas de moi.

Je me mords l'intérieur de la joue. Ça fait tellement de temps que je n'ai pas pensé à ça.

— J'avais qu'une douzaine d'années... Et ça me faisait tellement mal que j'ai tout fait pour être parfaite pour elle. J'ai totalement changé de caractère, pour elle. J'avais de bonnes notes, pour elle. Je me faisais belle, pour elle. Quand ma grand-mère est décédée, j'étais là pour elle encore plus que le reste de ma famille. Je voulais qu'elle m'aime. Je voulais avoir une mère, moi aussi. Et, quand j'ai rencontré mon ex-copain, elle ne s'est jamais battu pour me remettre les idées en place. Et, quand je suis partie, elle avait l'air presque soulagée.

— Je suis désolé que t'aies dû traverser tout ça, déclare doucement Noah.

Je secoue la tête puis soupire.

— Au moins, il y avait mon père. Il m'aimait pour deux. Il m'aimait peut-être même un peu plus que mon frère et ma soeur parce que j'en avais plus besoin qu'eux, soufflé-je.

Je passe mes mains sur mon visage, épuisée.

— Je suis désolée de te prendre la tête avec ça... Après ce que tu as vécu, je dois paraître tellement bête, soupiré-je.