Chapitre 9

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- Clark ! Clark !
L'enfant entend Martha l'appeler de la ferme. Il n'a pas vraiment peur de l'orage, puisque rien ne peut le blesser , mais il ne veut pas que sa mère s'inquiète. Il finit son ragoût en deux bouchées et ramasse son ballon. On dirait que son match de football en solitaire est terminé !
Ça ne sert à rien de se faire tremper, pense-t-il.
Il court vers la maison en laissant un large nuage de poussière derrière lui. Il ne  précède l'orage que d'une ou deux minutes. D'inquiétants nuages noirs se dirigent vers la ferme. Le tonnerre gronde tout près. Un éclair illumine le ciel.
- Je suis là, maman, dit-il en posant son ballon et en apparaissant juste derrière elle. Tu as besoin d'aide ?
Martha est occupée à récupérer le linge qui séchait dehors. Avant qu'elle puisse répondre, Clark a déjà sauvé le reste des vêtements et les a habilement pliés. Puis il s'empare du lourd panier qu'elle portait.
- Oh ! souffle-t-elle. Merci, mon chéri.
A quelques mètres de là, le père de Clark ouvre les portes en métal de leur abri anti-tempête. Il grimace en regardant les nuages.
- Je n'aime pas ça, dit Jonathan. On devrait s'abriter.
Les orages du Kansas peuvent être dangereux. Les vents forts, la grêle , les éclairs et les inondations ont déjà surpris beaucoup de monde. Tous les habitants du coin savent à quel point la nature peut être violente et imprévisible. Il vaut mieux ne pas prendre de risques lorsqu'une tempête frappe. La meilleure solution est de trouver un abri.
Pourtant, Martha s'attarde dans la cour.
- Shelby, crie-t-elle. Shelby !
Clark se rend compte que le chien n'est pas à portée de vue.
- Il n'est pas à l'intérieur ? demande-t-il.
Sa mère secoue la tête.
- Le tonnerre lui a fait peur, explique-t-elle. Il a fui avant que je puisse l'attraper.
Shelby n'a jamais aimé le tonnerre. Lorsqu'il était encore un chiot, il se cachait toujours sous le lit de Clark pendant les tempêtes, ou dans l'abri, avec le reste de la famille.
- Par où est-il parti ? demande l'enfant, inquiet.
Martha agite la main en direction de l'ouest. Des hectares de champs s'étendent jusqu'à l'horizon.
- Par là, je crois, répond-t-elle.
L'orage arrive sur eux. De lourds nuages cachent le soleil et le ciel devient noir. La température baisse brutalement et il commence à grêler. Un morceau de glace de la taille d'un poing frappe une fenêtre et fendille le verre. Un autre grêlon tombe directement sur Martha, mais Clark s'interpose, et la glace s'écrase contre sa tête sans lui faire le moindre mal.
- Shelby, appelle-t-il.
Il pose le panier à linge et place ses mains en porte-voix :
- Shelby !
- On le cherchera plus tard, crie Jonathan. Il faut rentrer maintenant !
Il se tient près de l'entrée de la cave et leur fait signe de venir.
- NON ! décide Clark. Je ne le laisserai pas dehors par ce temps !
Shelby est son meilleur ami. Il ne peut pas l'abandonner seul dans la tempête. Et si Shelby se perdait, ou s'il se blessait... ou pire encore ? Si quelque chose arrivait à son chien, Clark ne pourra jamais se le pardonner.
- Je vais le trouver ! lance-t-il.
- Clark, attends ! supplie sa mère en s'accrochant à son bras. C'est trop dangereux !
- Pas pour moi, répond-il.
Il n'a pas le temps de la convaincre. Il quitte la ferme pendant que ses parents se précipitent dans l'abri. L'enfant n'est pas inquiet pour eux. Il sait qu'ils sont en sécurité. Ils se mettront sans doute en colère plus tard, parce qu'il ne les a pas écoutés, mais il n'a pas le temps de s'en préoccuper. Il doit trouver son chien.
- SHELBY ! AU PIED, SHELBY ! crie-t-il.
L'orage est de plus en plus fort, de plus en plus féroce. Des rideaux de pluie torrentielle s'abattent sur Clark. En quelques secondes, il est trempé jusqu'aux os. L'eau coule dans ses cheveux et dégouline le long de son dos. Les champs poussiéreux se transforment en lacs de boue. Les vents dispersent ses cris au loin. Le tonnerre recouvre ses mots.
- SHELBY !
La grêle empire. Des projectiles glacés le bombardent, rebondissent sur sa tête et ses épaules. Une personne normale aurait déjà des bleus partout, ou se serait même fait assommer, mais pas Clark, qui continue à chercher son chien. Il essuie d'une main impatiente la pluie qui lui coule dans les yeux. Même avec sa vision spéciale, il a du mal à voir où il va. Il n'entend pas Shelby et ne l'aperçoit nulle part.
- Allez, mon toutou ! Où est-ce que tu te caches ?
Il se souvient du sifflet qu'il a dans la poche. En théorie, le son est trop aigu pour l'oreille humaine, mais Clark n'a jamais eu de problème pour l'entendre. Il souffle fort dans le sifflet. Le chien a été dressé pour venir dès qu'il l'entend. Le bruit strident blesse les oreilles de Clark.
Il abaisse son sifflet et attend.
Mais Shelby ne vient pas.
- Bon sang, imbécile de chien ! Tu ne m'entends pas ? grommelle-t-il.
Il espère que Shelby a pu trouver un abri contre la tempête. Il pense un instant à abandonner et à rentrer à la ferme, au moins le temps que l'orage se calme, mais il écarte tout de suite cette idée et continue à chercher. Le chien a peut-être des ennuis. Clark ne s'arrêtera pas tant qu'il ne sera pas sûr que son ami est en sécurité.
- ICI, SHELBY ! AU PIED !
Il tend l'oreille à la recherche d'un aboiement, mais n'entend rien. Inquiet, il scrute le paysage, mais ne sait pas où chercher. Le vent et la pluie lui fouettent le visage. La grêle le frappe toujours, parfois en plein dans les yeux. Il les garde tout de même ouverts. Un peu de glace ne peut pas lui faire de mal. Il tourne sur lui-même, tous les sens en alerte. Shelby pourrait être n'importe où, désormais.
Si seulement il y avait un moyen de le trouver !
Une rangée de hauts pylônes traverse les champs, soutenant des kilomètres de câbles à haute tension. Soudain, Clark a une idée. Il bondit en haut du poteau le plus proche, plus de trente mètres au-dessus du sol.
Peut-être pourra-t-il apercevoir Shelby de là-haut ?
C'est incroyable, mais le vent est encore plus fort ici. Clark s'accroche à la solide armature de métal pour ne pas être projeté dans les airs. Un éclair illumine le ciel au-dessus de lui, suivi d'un coup de tonnerre assourdissant. Clark réalise soudain que se tenir en haut d'un pilier de métal en plein milieu d'une tempête n'est pas la meilleure idée qu'il ait eue...

Hello ^^
Désolé de vous avoir fait attendre mais je n'avais pas d'idée et j'avais un petit peu la flemme d'écrire :-)
Sinon j'espère que ce chapitre vous plaira !

Bonne lecture !

Man of Steel : La naissance d'un super-héros (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant