Chapitre 2 : Il faut en parler

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Journal.
Aujourd'hui j'en ai parlé.
Oui, j'ai parlé de mes envies à une personne qui m'aime, qui me comprends, qui s'est attachée à moi.
Cette personne, m'a dit qu'il ne faut pas que je gâche ma vie et elle m'a dit que j'avais pleins de qualités.

Mais bien sûr... mes qualités c'est... attends...
Bête? Têtue? Débile? Moche? Psychopathe? Arrogante? Radine?
Je m'égare...
Mais je sais très bien, qu'au fond de moi, que je n'ai que des défauts.
Je prends toujours les mauvais choix, j'ai l'impression de perdre toutes mes amies...
J'ai l'impression d'être... bizarre.

Je me souviens que quand j'étais petite, sourire était ce que je faisais la majorité du temps. Maintenant, mon sourire s'est effacé pour faire face à une bouche raide, droite, rectiligne, craquelée.
Quand je souris, je ne vois qu'un rictus. Je suis tellement moche.

Est-ce qu'un jour je trouverais mon âme soeur? Est-ce que j'ai le droit à l'amour? Ou que au malheur, la malchance et la mocheté gratuite?

Je regrette mon passé, je sais que mon futur ne sera seulement composé de malheurs, je n'aurais pas de métiers...

Ah si, je sais ce que je peux faire!
Me jeter dans la poubelle.
Mes parents ne me remarqueront pas, je vais aller à la benne, on va me recycler et je vais finir en bouteille d'eau en plastique! Purée mes idées sont tellement bêtes et impossibles que je sens que je suis en personne, la débilité incarnée!

On dit qu'il faut rêver. Rêver est le passé.
Il faut s'avouer, journal, que maintenant, seuls les devoirs sont importants pour moi. Bien sûr, je dois avoir des bonnes notes pour mon avenir...
Mais quel avenir?

J'ai juste l'impression d'être une bonne à rien. J'ai l'impression que tous mes efforts ne servent à rien, que tout ce que j'espère ne se réalise jamais, que ce que je fais est nul...

Je vais réfléchir dans mon lit. Pleurer. Seule. Sans personne pour me consoler. Me conseiller. M'écouter.

Je n'ai pas envie de retourner au collège, de peur que les personnes vont me critiquer, me juger, m'ignorer.

Ses 3 mois de confinements étaient un bonheur pour moi.
Je pouvais être tranquille, seule mais au moins, je ne voyais pas les personnes que je n'aimaient pas. J'étais moi-même. Je souriais parfois. Même si dans la glace, je ne voyais qu'une petite fille fragile et seule.

Bonne nuit et à demain journal. Si je suis encore vivante...

Déprime...Where stories live. Discover now