I Feel YOU - BTS FF (FR)

13- Baisse de moral

Cela avait sans doute été l'une des pires semaines depuis son arrivée à Séoul. Elle n'avait qu'une envie : passer à la suivante. Si elle avait survécu à la visite de Dongyul à son appartement et pensait qu'à présent ses épreuves étaient terminées, elle se trompait. 

Pour commencer dans la longue liste de ce qui n'allait pas ; la météo. S'il faisait très frais le matin, le reste de la journée s'apparentait à l'intérieur d'un sauna, rendant impossible de s'habiller en fonction. Ayant eu trop chaud les deux premiers jours de la semaine avec son jean et son pull léger, elle avait suivi aveuglément les conseils de Miri et s'était habillée plus légèrement. Elle attrapa par conséquent une angine. Travailler tout en étant malade était aussi agréable que le son des ongles sur un tableau noir. Cachée derrière son masque, elle manquait d'air et suffoquait, ce qui lui provoquait des quintes de toux particulièrement douloureuses. L'impression d'une pelote d'aiguilles dans sa gorge lui coupait l'appétit et elle ne mangeait presque rien. Ajouté à cela, le café avait repris son flux habituel et les clients affluaient par dizaines. Cerise sur le gâteau, Minjae l'étudiant et remplaçant avait perdu un membre de sa famille et l'enterrement avait lieu le Jeudi évidemment. Sarah avait donc dû dire adieu à son jour de repos. Toujours malade, son salut était venu d'un client qui s'était plaint, la décrivant inapte et dangereuse pour la santé publique. Mme Choi n'avait pas eu d'autres choix que de la congédier et de lui accorder son Vendredi et son Samedi pour qu'elle puisse se reposer convenablement. Épuisée, affaiblie et souffrante elle n'avait pas contesté une seconde et avait même accepté la décision avec joie. 

En rentrant dans son appartement le jeudi soir, elle se dirigea vers la salle de bain afin de vérifier une affligeante intuition qui la taraudait depuis un moment déjà. Observant son sous-vêtement rougit, celle-ci s'avéra juste. S'en fût trop et elle fondit en sanglot. Peut-être était-ce la maladie et la fatigue qui la rongeaient ou la faim qui la taraudait ? Peut-être était-ce tout simplement ses hormones qui avaient décidé de la lâcher au plus mauvais moment ? Quoi qu'il en était réellement, ses larmes étaient intarissables.

Presque sans réfléchir, inconsciemment elle s'avança vers son lit et s'allongea fermant les yeux. Après quelques minutes de longs sanglots, les larmes s'arrêtant finalement, elle les rouvrit. Face à elle, sur leur nouvelle étagère plus basse et plus proche se tenaient ses peluches. Elle eut un faible sourire à leur égard, puis saisissant le petit tigre, le plus proche de ses bras, l'attira vers elle. Caressant son doux pelage, elle commença à leur parler. Elle en avait besoin. Peu désireuse de déranger ses parents ou son frère, elle avait tout de même cette envie d'apaiser son esprit. À ce moment, elle se moquait que la conversation n'était que dans un sens. À ce moment, elle avait envie de croire que les petits animaux étaient ses amis et confidents.

Ces derniers furent très étonnés lorsque Sarah leur expliqua en coréen ses angoisses et la raison de son état. Ils avaient été tout de suite inquiets lorsqu'ils l'avaient entendu pleurer. La voir dans un tel état suffisait à les faire paniquer et à les mettre en alerte.

-... Elle m'a donc demandé de partir, termina Sarah.

Sa voix était faible et enroué, tandis que son front dégageait des goûtes de sueur, probablement dû à une légère fièvre. Les yeux mi-clos et le teint presque gris, elle était sûrement malade. Ils avaient bien remarqué que depuis quelques jours déjà, elle toussait quelque peu et paraissait plus fatigué que d'habitude, mais n'imaginait pas que son état pouvait empirer.

- Je n'ai même pas pu voir Dongyul, continua Sarah après quelques minutes, une légère et triste moue sur le visage. Il m'évite surement. Remarquez, s'il était malade, je l'éviterai probablement aussi.

Elle soupira puis ajouta :

- Peut-être pas finalement.

Elle craqua finalement un sourire et un léger rire s'éleva mais se termina en une douloureuse quinte de toux.

- Moral de l'histoire, ne plus écouter les conseils de Miri.

Elle fit mine de s'étirer et serra un peu plus fort Tae dans ses bras.

Ce dernier, au plus proche de la jeune femme, aurait donné tout ce qu'il possédait pour la voir dans de meilleurs conditions. Le piteux état dans lequel elle se trouvait lui fendait le cœur et le navrait bien plus qui n'osait l'avouer. Un fort mécontentement quand à son inutilité l'envahit progressivement. Il voulait être bien plus qu'une stupide peluche et désirait pouvoir agir. Même s'il n'avait aucune compétence culinaire, il souhaitait lui préparer l'une des soupes que sa mère lui faisait quand lui-même était malade. Il avait envie de prendre soin d'elle et de lui donner une part de l'affection qu'ils avaient reçu. Il ne le pouvait pas et Taehyung ne s'était jamais senti aussi impuissant.

Désemparé et les pensées tournées vers Sarah, il ne remarqua pas tout de suite, la légère sensation de douceur qui lui parvint. Tout d'abord intangible, elle s'intensifia lorsque la jeune femme le redressa et le lova dans son cou. Ainsi positionné, il ressentait l'agréable texture de ses cheveux et leur unique caresse sur sa peau. Ils dégageaient une tiédeur agréable et un confort sans pareil. Fin et gracile, il provoquait chez le jeune homme un sentiment de sérénité et de bien-être. Leur enivrante texture l'envoûtait, le relaxait. Aussi invraisemblable que cela paraissait, il était quasiment sûr qu'il aurait pu s'endormir, ici, à cet instant, mais il avait la volonté de prolonger un peu plus de ce paradis. 

"Jimin n'a pas menti, pensa t-il, ses cheveux sont exceptionnellement doux et je n'imagine même pas leur parfum."

Lorsque ce dernier avait raconté ce qu'il avait vécu, Taehyung l'avait un peu envié. La perspective d'en connaitre encore plus sur son hôte était très tentante. Pourtant, le plus âgé avait décrit l'expérience comme violente et courte, or, cela faisait maintenant plusieurs minutes qu'il ressentait l'agréable sensation et elle ne semblait pas vouloir se tarir. Se pouvait-il qu'il avait retrouvé le sens du toucher ? Peut-être seulement une partie en tous cas, car il ne discernait pas autre chose que ses cheveux, ni ses bras autour de lui, ni son souffle chaud dans son cou, rien d'autre. Comment ses cheveux pouvaient-ils lui procurer autant d'effets ?

La sensation disparut brusquement alors que Sarah se redressa, déposa Tae à nouveau sur l'étagère et se dirigea faiblement vers la cuisine.

Il ne partagea pas son expérience avec ses amis, décidant qu'elle ne leur apporterai rien de plus, mais surtout, il avait l'intime conviction qu'elle n'était destinée que pour lui.

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A/N : Cela commence à se compliquer au fur et à mesure que les membres s'attachent de plus en plus à Sarah et ce n'est que le début. ;)