Chapitre 15

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chris-tal1

Cette voix, bien que chuchotée, était assez grave et trahissait le passage de la puberté

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Cette voix, bien que chuchotée, était assez grave et trahissait le passage de la puberté. Elle était aussi emplie d'une émotion forte et quiconque l'entendait comprenait que son détenteur n'était pas en grande forme.

Edward savait à qui elle appartenait. Il aurait fallu être idiot sinon. Il supposait aussi que ces paroles étaient adressées à travers un téléphone et s'il n'en avait pas été sûr ; la main qui tremblait en tenant l'objet à l'oreille d'Eliott le lui avait confirmé.

Le châtain était comme statufié. Même s'il n'avait jamais cru à la perte de la voix d'Elliot, l'entendre enfin parler était ahurissant. En fait, il ne savait pas vraiment s'il devait y croire. Pourtant, c'était bien le cas. Et il ne savait comment réagir. Il ne savait pas ce qu'il ressentait. Soulagement ? Étonnement ? Joie ? Incompréhension...? Peut-être était-ce tout cela à la fois.

Il comprit que l'appel était terminé quand Eliott fut pris de soubressauts. Il ramena ses genoux vers lui, les entourant de ses bras. Il pleurait. Mais ce n'était pas comme cette nuit. Ce n'était pas de douleur, mais de culpabilité. Il pleurait d'ailleurs en silence, laissant les larmes couler le long de ses joues, traçant des chemins humides un peu partout sur son visage et retombant sur son t-shirt.

L'estomac d'Edward se retourna quand la voix du brun s'éleva une seconde fois dans l'air. Fredonnant une chanson, Eliott laissait la mélodie traverser le lieux funèbre à travers le souffle du vent.

Edward ferma les yeux et se fit mentalement la promesse de réécouter Eliott chanter de vive voix un jour. Seulement maintenant, il ne pouvait malheureusement pas attendre la fin de la chanson qu'il ne reconnaissait pas, habitué à celles connues du Japon. Son frère devait se faire un sang d'encre depuis qu'il avait éteint son téléphone. Il s'approcha alors du banc et, sans un bruit, s'assit à ses côtés, coudes sur les cuisses, tête entre les mains.

Eliott hoqueta en voyant la masse à ses côtés s'asseoir et se décala brusquement, ouvrant la bouche, puis la refermant, tel un poisson.

Edward le regardait, les yeux plissés et la tête sur le côté, habitude maintenant connue. Et si habituellement cela faisait rire le plus jeune, à cet instant, il était à deux doigts de la crise de panique. Son souffle était coupé et l'air rentrait difficilement dans ses poumons. Il ne rêvait pas... si ? Edward se tenait bien là, à ses côtés, alors qu'un instant plus tôt il chantait et était au téléphone avec sa mère. Le plus âgé avait forcément entendu. D'où cet air concentré. Eliott tremblait maintenant. Il allait devoir lui rendre des comptes... il allait devoir lui avouer qu'il était bègue... il allait devoir...

Une pression sur sa jambe. La main de celui aux cheveux longs sur sa cuisse. Il leva ses yeux vers les siens ; un regard bienveillant. Il n'avait plus cet air réfléchi qui lui faisait froncer les sourcils et rendait son visage plus sévère dans certains moments. Il souriait même légèrement. De ce sourire que l'on donnait pour rassurer les enfants lorsqu'ils se faisaient mal en tombant. Sauf qu'Eliott lui n'était pas un enfant et ne s'était pas fait mal en chutant. Mais c'était tout comme. Il avait les larmes aux yeux quand Edward brisa enfin ce silence pesant ;

𝐓𝐚𝐥𝐤 𝐌𝐞 𝐃𝐨𝐰𝐧  [BXB]Where stories live. Discover now