Chapitre 13 : Les habitudes

2.6K 128 4
                                    

Les habitudes se mirent très vite en place. Le fait d'être à trois ne change rien à la frénésie des débuts de relation. Dès qu'elles le pouvaient, elles se voyaient et, souvent, les vêtements étaient de trop. Damaris passait plus de temps dans la piscine de Nina que dans son propre appartement. Elles n'étaient pas toujours toutes les trois. Parfois, Nina et Damaris passaient l'après-midi à la maison pendant que Louise était au travail. Damaris restait chez elle quand elle commençait tôt le lendemain. Même Nina avait quelques fois des imprévus, un rendez-vous avec des clients pendant le weekend ou en début de soirée.

Leur relation n'était pas que physique pour autant. Damaris et Louise allaient souvent e balader au bord de la Loire en début de soirée, Nina les accompagnait rarement, n'étant pas adepte de marcher sans aucun but. Mais elle était heureuse d'avoir trouvé une partenaire de jeu. Elles aimaient sortir en boite, aller au restaurant. Mais surtout profiter de l'intimité qu'offrait le jardin, la tranquillité de la piscine.

Damaris était heureuse d'en apprendre plus sur ses petites amies. C'était dans un collège privé qu'elles s'étaient rencontrées. D'abord amies, au lycée, elles avaient franchi un cap. Mais Nina était un élément perturbateur, au grand damne de ses parents qui aurait voulu qu'elle soit plus comme sa meilleure amie. Mais ils virent les choses différemment quand ils apprirent la vraie nature de leur relation. Louise était une bonne élève, elle ne faisait aucune vague à l'école et avait eu son bac avec mention.

Nina avait arrêté le lycée à dix-sept ans, volant une grosse somme d'argent à son père, elle était partie à l'autre bout du pays, investir dans l'entreprise qu'un de ses amis lançait. S'en était trop pour son père qui lui pria de ne plus revenir. Mais au bout de deux ans, l'entreprise de son ami battait son plein, il lui racheta ses parts et Nina remboursa son père avec des intérêts puis elle lança sa propre entreprise d'immobilier. Elle comprit très vite qu'être juste une agence ça rapportait trop peu pour son ambition. Alors elle se mit à acheter des terrains, des maisons à rénover, elle s'associait à des architectes et des entrepreneurs pour revendre des habitations. Ça marchait très bien, la région Touraine cachant plein de petits trésors. Elle revendait des maisons jusqu'à trois fois plus que ce qu'elle avait investi.

C'était bien un point qui différenciait Nina et Louise. La première n'hésitait pas à prendre des risques, alors que la seconde préférait la stabilité d'un poste qui ne l'excitait pas plus que ça, mais qui était largement assez bien payer pour vivre sereinement. Louise aimait les choses simples, Nina voulait toujours plus.

Damaris dans tout ça se sentait quelques fois stupide, elle ne savait pas encore quoi faire de sa vie. Elle n'était ni bonne ni mauvaise élève, elle avait l'impression de n'avoir aucune ambition, et la seule chose qui la passionnait ces derniers temps c'était le corps de ses deux petites amies.

Elle remarqua très vite que dans l'intimité, Louise et Nina était tout aussi différente l'une de l'autre. Elles avaient beaucoup plus d'expérience qu'elle, il n'y avait aucun doute, et elles initiaient Damaris avec plaisir. Il y avait des choses qu'elle n'aimait pas trop, mais, la plupart du temps, elle était agréablement surprise. Nina était douce, délicate, attentive au moindre gémissement de plaisir. Louise était plutôt directive et quelque peu brutal.

Un jour, alors que Damaris était en train de se changer dans les vestiaires du café, une de ses collègues l'interpella :

— C'est quoi cette marque sur ta hanche ?

Elle porta ses doigts sur la marque violacée, elle lui brulait légèrement. C'était la marque laissé par Louise qui l'avait mordu un peu trop fort lors d'un ébat. Ce n'était pas la première fois qu'elle lui laissé des traces, souvent des griffures dans le dos, quelques fois des légères marques de dents dans le creux de son épaule. Mais cette fois-ci, elle y était aller un peu trop fort, Damaris n'avait pas pu retenir un cri de douleurs. Louise s'en était excusée, elle n'avait pas l'intention de lui faire du mal.

Un Café Pour TroisWhere stories live. Discover now