Chapitre 16 Déchiré

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Point de vue d'Eren

Je regardai Levi souffrir, je me sentais impuissant face à sa douleur, c'était une chose qui guérirait avec le temps. Je voulais prendre son deuil pour voir l'un de ses rares sourires, mais je le savais impossible. Mon cœur se fendait à chaque gémissement de douleur qu'il poussait, il se collait à moi essayant d'agripper et serrer un chandail imaginaire se résultant à griffer ma peau. Ce petit inconfort n'était rien comparé à la douleur que mon Amour ressentait.

Je baisai sa tête respirant son odeur, je frottais son dos lui disant que j'étais là pour lui. Nos regards se croisèrent, ses yeux couleur acier étaient rougis par ses larmes. Je caressais sa joue et son visage se tordit d'une émotion que je n'avais pas encore vu chez mon Grincheux. Le remord... Pourquoi? J'étais surpris, que se passait-il dans sa tête? Mon noiraud culpabilisait pour quelque chose et je n'avais pas la moindre idée de la cause de ce tourment. Mon pouce écrasait ses larmes qui coulaient tel une pluie de ses yeux.

- Amour pourquoi me regardes-tu ainsi?

Il ne me répondit pas, au lieu, il essaya de se décaler, il se débattit pour sortir de mes bras. Je ne m'attendais pas à une telle réaction de sa part surtout après m'avoir demandé de rester et d'être avec lui. Je ne forçai pas la chose et le laissai quitter mes bras. Il sortit du lit et de la chambre avec Boréale sur ses talons. Je restai là dans son lit, je m'étendis sur le dos à regarder le plafond, me demandant ce que je pouvais avoir fait de mal. Étais-je la cause de son départ, nos préliminaires étaient-ils la cause de son émois, pourquoi pensait-il à Erwin alors que nous allions passer à l'acte? Avait-il eu ce genre de relation avec lui?

Je me posais beaucoup trop de questions, il se faisait tard et je travaillais au champ toute la journée qui approchait d'heure en heure, j'avais besoin de repos. Malheureusement, mon esprit était tourmenté par Levi, il m'obsédait. Mes collègues de travail me disaient que j'étais un imbécile d'attendre après quelqu'un qui ne me rendra pas l'amour que je lui portais. Je n'étais pas d'accord avec cette mangeuse de patate et la tête de cheval, je savais que mon Grincheux m'aimait, il nécessitait uniquement du temps.

Je m'étais promis dans son mois d'absence de l'accueillir à bras ouverts, chose que j'avais respecté. Je ne m'attendais pas à le voir aussi dévasté par la mort d'un ami. Il n'avait jamais réellement parlé de lui et je ne le questionnais pas non plus. Mais je ne savais pas qu'il allait réagir autant pour quelqu'un qu'il ne mentionnait pas. Jean et Sasha avaient-ils raison, étais-je un imbécile qui ne remarquait pas que l'homme qu'il aimait ne partageait pas les mêmes sentiments? Je devais cesser de réfléchir aussi non j'allais croire que Levi ne m'aimait pas, il était simplement en deuil et je devais lui laisser du temps pour s'en remettre.

La journée au champ fut épuisante, déjà que je n'avais presque pas fermé l'œil de la nuit, je devais me coltiner deux imbéciles heureux qui me disaient être stupide et que Levi allait me virer dès que j'allais rentrer ce soir. Il le traitait de profiteur et de sans cœur d'agir comme il le faisait. Ce que ces deux guignoles ne savaient pas, était que j'avais fait bien pire à mon Amour, je l'avais manipulé pour avoir de la drogue, j'avais joué avec ses sentiments pour obtenir ce que je désirais et je me souviendrai toujours de la douleur que j'avais vu dans ses yeux la dernière fois.

Je lui avais brisé le cœur, je le savais et maintenant, je devais recoller les morceaux peu importe le temps que cela prendra. J'étais prêt à me coltiner les refus qu'il voudra, je ne l'abandonnerai pas comme il l'avait fait avec moi. J'étais peut-être un peu excessif dans mon raisonnement, mais je savais que Levi était fait pour moi, sa beauté était à couper le souffle et chaque moment avec lui était plus qu'agréable. Je n'avais qu'à penser à notre rencard à la plage pour savoir qu'il était parfait pour moi.

Lorsque j'arrivais devant la maison de Levi, je le trouvai dehors assis sur les marches du perron à regarder dans le vide. Boréale était couchée à ses pieds, attendant patiemment que son maître se décide de partir pour la marche qu'ils devaient faire ensemble. Je passai ma main devant les yeux de mon aîné, le faisant réagir que très légèrement. Habituellement, il aurait attrapé ma main et m'insulterait de Merdeux ou de P'tit con, mais cette fois-ci rien même pas un claquement de langue.

- Levi ça va?

- Tu peux marcher avec Boréale? Je n'en ai pas la volonté.

- Euh... Oui bien sûr.

Il me laissa la laisse dans les mains et il rentra dans la maison, il n'ajouta rien de plus, il était déjà disparu derrière la porte. Lors du retour de la marche, je remarquai que le dîner n'était pas préparé, Levi n'était pas au premier étage. Lorsque je le trouvai, il était dans son lit sous la tonne de couverture, il semblait endormis alors, je le laissai là. Je préparai une soupe repas comme Historia avait l'habitude de les faire. Je voulais quelque chose de réconfortant pour lui et qui allait me remplir l'estomac rapidement, j'étais crevé physiquement. Je ne savais plus quel émotion ressentir face à Levi.

Je voulais qu'il soit mon homme, mon amour et qu'on partage notre vie ensemble. Nous avions causé plusieurs blessures à l'un et l'autre, nous étions meurtris par la vie, mais je savais qu'on se relèverait de ces embûches. J'espérais simplement que mon Grincheux me revienne comme avant, sûr de lui, cru et directe. Ce que je voyais aujourd'hui était un animal blessé qui se laissait mourir et je me refusais à accepter que ce soit mon Levi. J'étais prêt à tout pour que mon Amour sorte de cette tempête émotionnelle en un seul morceau. Je voulais qu'il se batte pour moi, mais au fond de mon être j'avais peur qu'il sombre plus profondément. 

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