Si seulement.... Aymen x Alya

IV. Stop, partie 3

Tous habillés en noir, certains pleurant, d'autres essuyant leurs larmes, ils s'étaient réunis une dernière fois en son honneur. 

À cet instant, eux qui étaient pourtant si différents, pleuraient tous le trou dans leur cœur qu'avait laissé cette vie désormais éteinte. 

Sa mère ne tenait à peine debout, alternant entre cri de douleur et sanglot silencieux s'en voulant d'avoir laisser sa fille vivre avec ce monstre. 

Son père, qui avait toujours été droit devant elle, ne put retenir ses larmes face à ce bout de terre qui ensevelissait désormais le corps de sa fille qu'il avait élevé comme sa princesse. 

Ses frères et sœurs, se tenaient l'un à l'autre s'empêchant mutuellement de s'effondrer sur le sol en se rappelant toutes leurs disputes inutiles qui finissaient en fou rire. 

Ses collègues et employés les plus fidèles pleuraient la chute de la femme qui les avaient élevés au sommet tout en gardant une humilité sans pareille. 

Ses meilleures amies, elles, ne purent se retenir de lui dire adieu malgré que les funérailles soient terminées. 

Lilya : Aujourd'hui, j'ai perdu ma soeur, mon exemple et mon repère. Pour la première fois, je me suis réveillée sans tes messages ni tes cris et me voilà en train de pleurer ta mort, la mort d'une partie de moi. Je m'en veux d'avoir été si aveugle, je m'en veux de t'avoir laissé mourir...  repose en paix ma soeur

Elle se releva et déposa une simple fleur blanche avant de fondre en larmes dans les bras d'Amyna laissant la place à Leila

Leila : j'ai eu tellement mal en apprenant la nouvelle que j'ai bêtement cru que ce n'était qu'une blessure de plus et que je finirai par aller mieux si j'étais assez forte. Mais même quand ma blessure a guéri, la cicatrice est demeurée et elle me rappelle à chaque instant que nous avons perdu celle qui soignait toutes nos douleurs. Tu fais partie de nous alors j'espère que tu continueras de vivre auprès de nous

À son tour, elle déposa une photo de toutes les quatre et se releva.

Quelques minutes passèrent avant qu'Amyna, qui jusqu'à maintenant n'avait pas réagit à la perte de sa meilleure amie, sa sœur qui l'avait tant blessée, ne prenne la parole

Elle s'avança devant la dépouille de son amie désormais enterrée sous la terre et d'une voix complètement détachée, elle se mit à parler

Amyna : En apprenant ta mort, la mort de celle pour qui j'aurais donné ma vie, j'ai d'abord nié. 
Te perdre n'était pas envisageable, je ne pouvais pas imaginer que c'était réel.  Alors j'ai d'abord cru que c'était une blague et que tu allais apparaître de nul part en te moquant de nous mais ça n'est jamais arrivé alors j'ai été prise de colère.

Je me suis énervée contre tout le monde mais surtout contre moi-même. Je m'en suis tellement voulue de ne pas avoir assez agi, d'avoir pensé naïvement que si tu le quittais alors rien de mal ne pourrait t'arriver. Mais toute ma colère ne te ramènerait pas parmi nous alors j'ai supplié.  

J'ai supplié, imploré, promis d'offrir tout ce que je possède, j'offrirai même mon âme en échange d'un jour de plus avec toi. 

Mais quand tout échoue, on tombe dans la dépression, le désespoir, jusqu'à ce qu'on accepte finalement que l'on a tout tenté. On abandonne. On abandonne et on accepte.

Et on se demande comment vivre sans toi.

Elle se releva, essuyant d'un revers de la main la larme qui avait coulé puis déposa le collier qu'elle lui avait emprunté sans jamais lui rendre, souriant en se rappelant de ce détail qui allait tant lui manquer. 

Elle se retourna une dernière fois et dit

Amyna : Adieu ma soeur

Et alors que tous avaient commencé à sécher leur larme, une petite créature coiffée de tresses, se faufila entre les jambes des adultes et glissa jusqu'auprès de la tombe

**** : Au début, je croyais que t'étais partie parce que tu ne m'aimais plus, j'étais trop triste. Puis après on m'a dit que tu étais partie sans le vouloir et que je te manquais beaucoup, alors j'ai été encore plus triste. Tu me manques à moi aussi, je ne sais pas comment je vais faire sans toi mais je te promets de faire de mon mieux pour que, depuis le ciel, tu sois fière de moi...

Lilya : allez viens Alya il est temps de rentrer, Camélia t'attends à la maison

La petite se retourna une dernière fois vers la tombe de sa mère

Alya : Je t'aime maman