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media : castle - macklemore

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Tout en escaladant les marches de pierre du palais, Jason ne cessait de tourner la tête derrière lui, comme pour voir si sa sœur les suivait encore où si elle était bel et bien partie.

Cela aurait pu paraître bizarre et agaçant, mais moi, je trouvais ça triste. Effectivement, en une heure seulement, Jason avait retrouvé sa sœur pour la perdre ensuite. Je savais que nous étions amenés à revoir Thalia, à la Maison du Loup, mais mon ami, lui, en était moins sûr que moi.

J'essayais de traduire ses doutes grâce à son expression : en premier lieu il était triste car il savait qu'avec l'immortalité de sa sœur, il ne construirait jamais de relation fraternelle pareille à celle si elle avait été à la Colonie des Sang-Mêlés. En second temps, il l'a trouvait forte et épanouie, contrairement à lui qui cherchait encore ses repères. En dernier lieu, il devait trouver qu'elle semblait plus déterminée à retrouver Percy Jackson que lui-même; puis venait une conversation interne où il se disait qu'elle le pensait mort, ce qui expliquait son implication plus féroce dans la disparition de Percy Jackson que dans la sienne.

En me concentrant, j'arrivais à percer les dilemmes intérieurs de chaque personne. Léo, par exemple, se tançait méchamment sur le fait qu'il avait failli tuer Jason et Thalia à cause de son pouvoir qu'il trouvait moins sympathique qu'il ne l'aurait cru, ce qui l'amenait à penser au décès de sa mère. Et puis, il se réprimandait de penser à un tel moment, et imaginait quelque chose de plus joyeux. Il devait aussi se réprimander de penser à Chioné, car au vu de son expression, il devait toujours en pincer pour Elsa 2.0, les joues rouges et une expression de réprimande collée à la figure.

Piper, elle, était carrément en admiration devant les Chasseresses, elle tâtait sa parka pour voir si c'était vraiment une parka des Chasseresses. Elle revoyait le moment où elles étaient arrivées, leurs loups peut-être, la tente dépliée et repliée en 6 secondes, le chocolat chaud exquis... Mais d'un autre côté, elle ne souhaitait pas les rejoindre car elle ne prônait pas les mêmes valeurs qu'elles.

Pour Hedge, c'était bien moins complexe que les autres : il s'ennuyait à mourir, il se caillait avec tous ces vents, il avait faim — bon ok, j'avoue, celui-là c'est parce que j'ai entendu son ventre gargouiller — et ça le faisait chier de traîner avec des ados boutonneux qui se caillaient et qui ne prenaient le temps de se poser que quand l'un d'entre eux allait mourir d'hypothermie. Je le comprenais.

Au bout de moment, le silence devant lui peser, l'entraîneur se mit à caracoler gaiement en grimpant les marches et les redescendant sans cesse vers nous : "Allez, les p'tits cocos, plus qu'un millier de marches!", s'exclamait-il.

Tout le monde sourit, parce que c'est vrai, on était tous sur les nerfs, et ça faisait du bien de voir quelqu'un de joyeux. Jusque là on n'avait croisé que des gens désireux de nous tuer ou qui avaient une mine grave.

Les mots de Luke résonnaient dans ma tête : pourquoi faisais-je cette quête ? Puis ceux de mon père me brouillaient le cerveau : qui était cette étrange femme ennemie ? Et surtout, pourquoi le saurais-je ?

Je repensais lamentablement à Mme Rousseaux, ma prof de latin au collège, à Paris. C'était la seule femme qui me faisait aimer ses cours. Elle n'était pas faussement sévère et savait se faire respecter sans ne martyriser ses élèves. Elle était emplie de connaissances sur sa matière qui, on le voyait bien, était un sujet qui la passionnait. Elle nous faisait "vivre" la mythologie, elle nous intéressait sur le sujet et nous faisait faire des projets intéressants sur sa matière. C'était sûrement la seule prof que je respectais et qui ne me prenait pas en pitié, me faisant travailler comme tous les autres, ne prenant pas en compte mes difficultés de concentration et personnelles.

La sœur du traîtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant