02. Déjeuner chez Rose

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« Une maison, c'est où tu vas quand tu n'en as plus. »

↳ Nicolas Bardin ↲

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↳ Nicolas Bardin ↲


Il n'y avait qu'un type de personne que Rose Salvage ne comprenait pas, et c'était les personnes matinales. En tant qu'oiseau de nuit qui faisait souvent des nuits blanches, elle était offensée par elles et se retrouvait régulièrement à vouloir gifler leurs visages matinaux. Les matins la forçaient à se confronter à sa propre conscience et aux choses qu'elle avait faites les heures auparavant, et s'il y avait bien un seul endroit que Rose essayait toujours d'éviter, c'était sa conscience.

Car quand les autres utilisaient la nuit pour rêver, Rose utilisait la nuit pour préparer des cauchemars. C'était ce qu'elle avait fait les dernières semaines, planifier et gérer son dernier cauchemar, et comme toujours, cela s'était terminé avec du sang sur ses mains. Rose n'appréciait pas tuer ; mais elle aimait encore moins mourir. Et dans ses cauchemars, elle était constamment en train de faire les deux. C'était le problème des cauchemars de Rose – ils ne survenaient que quand elle était réveillée. 

Malheureusement, et comme elle n'était pas capable de commettre le meurtre parfait, Rose avait dû se débarrasser de son sac à main pour effacer toutes les traces de son méfait et ne pouvait maintenant entrer dans la Maison Salvage qu'en brisant une fenêtre et en braquant sa propre maison. 

La Propriété Salvage était une maison de maître située à la périphérie de Londres et entourée de jardins luxuriants et d'arbres imposants. La demeure avait trois étages et plus de chambres et de fenêtres que Rose avait la patience de compter. Son architecture et son ambiance immergeaient le lieu dans un silence enchanté qui contrastait avec le bruit et la frénésie de Londres, mais l'endroit favoris de Rose n'était pas les bancs de pierre calmes, même pas les écuries ; c'était la fontaine du jardin devant la maison ornée d'une statue du Penseur, faite par Auguste Rodin en personne en tant que cadeau à la famille. 

Ce matin, cependant, Rose passa devant sans la regarder et marcha droit jusqu'à la porte d'entrée. Elle chercha une pierre du regard jusqu'à ce qu'elle réalise que l'on était samedi, ce qui signifiait que ses sœurs étaient à la maison. Rose jura dans sa barbe ; elle avait pensé qu'elle allait avoir le temps d'inventer un mensonge, ou du moins de dormir un peu avant de faire face à sa famille. 

Soupirant bruyamment, elle sonna à la porte juste avant de se souvenir de pourquoi elle avait tellement du mal à comprendre les personnes matinales.

Sa sœur aînée était l'une d'entre elles. 

Renée, appela Rose, je sais que tu es probablement derrière cette putain de porte, alors pourrais-tu l'ouvrir ?

Oui ! cria sa sœur depuis l'intérieur, sa voix familière tiraillant les nerfs de Rose, c'est certainement elle ! S'il y a bien une chose qui la trahisse, c'est ses jurons !

THE FRENCH KISSERSDove le storie prendono vita. Scoprilo ora