10. La malédiction des Shelby

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« Les femmes qui se comportent bien font rarement l'histoire. »

↳ Rose Salvage ↲

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↳ Rose Salvage ↲


Rose entra dans le bureau doré à La Vie en Rose pour y trouver les frères Bardin debout près de la grande fenêtre regardant les rues sombres et les gens pressés comme s'ils les possédaient, comme s'ils possédaient leurs mondes, ou du moins Londres, ce qui n'était pas chose rare, mais une chose tout de même assez exquise pour faire s'arrêter tout le monde sur le seuil pour se délecter de la vue ; sauf s'ils étaient Rose, bien-sûr, qui n'avait pas le temps d'admirer la beauté du pouvoir qu'elle était trop occupée à récolter dans ses mains et s'assurer qu'il y restait. Et ce même si ses mains étaient actuellement liées, et même si Thomas Shelby possédait chaque parcelle de la corde.

Depuis qu'il avait clairement dit qu'il voulait découvrir tout ce qu'il pouvait sur les French Kissers, sa vie s'était transformée en un échiquier géant où elle se déplaçait sur la pointe des pieds autour des pions avant qu'il ne puisse les bouger. Mais il devenait de plus en plus difficile de l'empêcher de passer à l'action, de protéger ses murs de sa volonté de fer et de sa motivation impitoyable à mettre au jour chaque secret enterré qu'elle avait si prudemment construit et sauvegardé au fil des ans.

Son empire, qui s'élevait un temps en une immense forteresse fortifiée que personne n'osait percer, ressemblait désormais plutôt à un château de cartes attendant le souffle final de Thomas pour le faire s'effondrer. Rose avait assez de cadavres dans son placard pour remplir un cimetière entier, et la dernière chose qu'elle voulait soit que Thomas l'aide à creuser les tombes.

Déjà là ? demanda-t-elle après avoir fermé la porte, envoyant un regard virulent à Nicolas depuis la vitre fraîchement lavée. Mais il regarda ailleurs. Il ne le faisait jamais. Jamais avec elle. Churchill est donc si ennuyant ?

Tu n'imagines même pas à quel point, se plaignit Jules, faisant les cent pas avec des yeux endormis et les sourcils froncés avant de s'enfoncer dans la chaise du bureau de Rose. Il y avait un portrait des Salvage, lustré et délicat, sur le mur derrière lui, et une table avec un téléphone et un vase de roses en-dessous. Je préfèrerais jouer sur un piano désaccordé que faire affaires avec cet homme une nouvelle fois. Ou avec quiconque, vraiment. Je déteste le business. Heureusement pour nous, Nicolas excelle dans cet art.

Donc je prends ça pour une acceptation de sa part ? fit Rose en s'arrêtant aux côtés de Nicolas pour essayer d'attraper son regard vers la vitre, en vain.

Rose n'avait jamais rencontré Churchill et se demandait souvent comment il était ; elle supposait qu'il préférait faire des affaires avec des hommes, et s'était figuré qu'il était mieux qu'il ne soit pas au courant de sa véritable identité.

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