Chapitre 77

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21h.

J'arrive devant son immense baraque qui me fait repenser au passé.

Tout à coup, j'ai envie de détaler comme un lapin et de rentrer chez moi auprès de mon unique amour : Aaron.

Suis-je sûre de ça ?

CHARLIE QU'EST-CE QUE TU RACONTES LÀ ?

Je m'approche de la porte pour toquer, mais elle s'ouvre avant que mes phalanges ne tapent sur le bois.

La porte s'ouvre sur Evan.

- T'es venue. Il dit en souriant.

Je me mords l'intérieur de la lèvre.

Je suis froide comme un glaçon à son égard. Je n'ai pas envie de lui faire croire que j'étais toute contente de venir ici.

Depuis qu'on s'est connus, son style n'a pas changé.

Jean noir troué et t-shirt de la même couleur, qui laisse apparaitre ses nombreux tatouages sur ses bras.

Il me laisse entrer et je reconnais la grosse maison dans laquelle nous passions du bon temps à l'époque.

Pour moi, c'est aussi la maison du mauvais souvenir...

C'était chez lui que j'ai appris qu'il me trompait avec sa pétasse actuelle.

- T'es magnifique. Il dit en se tournant vers moi.

Je ne réponds pas. À quoi bon ?

Ses compliments ne me touchent plus.

Nous avançons dans le salon.

Sur la table basse sont posées des coupes de champagne vides avec une bouteille à côté ainsi que deux boîtes de pizza.

- J'espère que tu as faim. J'ai pris des pizzas, comme la première fois que t'es venue chez moi.

Il se jette dans le canapé.

J'hallucine.

- Tu cherches quoi en fait ? Je dis en restant debout, les bras croisés.

- Je veux juste te faire plaisir. Assieds toi. Il répond avec un sourire innocent.

- Te fous pas de ma gueule. Primo, tu te ré-incruste dans ma vie comme si je t'en avais donné la permission, deuxio...

- C'est pas de ma faute si t'étais dans le même resto que moi. Il me coupe.

Ma bouche s'ouvre toute seule, je ne sais quoi répondre.

Quel immature.

- Arrête de jouer au con avec moi Evan. Si j'ai accepté de venir, c'était uniquement pour te dire qu'il fallait que tu arrêtes tout ça. Tes petits messages, tes apparitions chez moi pour venir frapper Aaron en faisant genre que t'es jaloux, acheter des putains de pizzas pour bien me rappeler à quel point c'était bien avant ! Je dis en criant.

Mes mains tremblent, tellement je suis énervée.

Il me fixe, le regard sans expression.

- Tu ne peux pas faire des trucs comme ça...

- Je suis désolé. Il me coupe une seconde fois.

Le silence règne dans la pièce.

Il se lève et se plante à quelques centimètres de moi.

- Désolé de t'avoir fait souffrir. J'aurais jamais pu imaginer que ça puisse te faire autant de mal. Jamais de ma vie j'avais été amoureux, et ça m'a fait peur de voir que j'étais épris de toi. Tu me contrôlais putain, et jamais j'avais eu cette sensation. Quand tu étais à côté de moi je n'arrivais pas à réflechir, à penser correctement, tellement tu me faisais de l'effet.

The Great TuckerWhere stories live. Discover now