35- Amelia

1.9K 104 15
                                    


Je me réveille aux premières lueurs du jour alors qu'elle filtre par le velux. Je sens un corps chaud blotti contre moi et les événements de la veille me reviennent en mémoire. Un sourire naturel s'empare de mon visage.

J'ai conscience que je n'aurais jamais du faire ça, que ce n'était pas bien, que je vais me tirer d'ici et qu'elle va se retrouver seule. Mais je ne regrette pas un instant.

Ce matin, alors que ses cheveux dorés s'étalent sur mon épaule, je ne peux pas me dire que c'était mal. Le bonheur que j'ai ressenti, la joie qui s'est emparée de moi et qui persiste au levé du soleil ne peuvent être terni par la moindre culpabilité. Son parfum embaume ma petite chambre, sa chaleur me semble un doux coton où me réfugier, sa peau est plus douce que tout ce que j'ai pu toucher jusqu'alors.

J'ai du bouger, ses yeux papillonnent et viennent égailler un peu plus ma matinée. Un large sourire s'empare de son visage à elle aussi.

— Bonjour, dit-elle la voix un peu cassée.

— Bonjour, je répond de la façon la plus douce possible.

Nous avons toute les deux conscience de la niaiserie qui doit s'échapper de cette scène et elle tente de se cacher dans mon épaule. Je lui répond d'un baiser sur le front histoire de m'enfoncer un peu plus. Elle sert son étreinte autour de moi ce qui me laisse imaginer qu'elle ne regrette pas la nuit dernière. Je me tais le plus longtemps possible pour profiter au maximum de cet instant mais il faut pourtant qu'on en parle.

— T'as passé une bonne nuit, je demande en espérant connaitre la réponse.

— La meilleure de ma vie, répond-t-elle en venant plonger son regard dans le mien.

— Moi aussi.

— C'est vrai? Je suis surprise que tu sois encore là, j'aurais pensé que tu filais en douce pendant la nuit avec tes conquêtes.

— D'habitude ça ne se passe pas chez moi, je répond pour la taquiner. Mais puisque tu en parles, es-tu une simple conquête désormais?

Elle se tourne dans le petit lit pour me tourner le dos, attrape mon bras et m'oblige à la serrer contre moi.

— Pitié ne gâche pas tout. Je n'ai pas envie de définir quoi que ce soit, je veux juste être là, avec toi, et me sentir mieux que je ne l'ai jamais été. Je veux profiter.

— Tu profites un peu de moi alors?

Je pose ma bouche sur son épaule nue et en profite pour humer encore un peu son parfum.

— Ça te dérangerait?

Je n'en suis pas certaine. Ce serait mieux que ce ne soit que ça, que nous ne définitions rien et que nous savourions le temps qui nous est offert ensemble. Mais est-ce que c'est vraiment ce que je veux.

— Si ça te convient.

— Ça me convient, répond-t-elle assurée et presque enjouée.

— Tu sais à quoi tu t'exploses? je m'amuse. Je vais vouloir jouer.

Elle se tourne pour me faire fasse.

— Jouer comment?

— Si tu me dis que tu ne veux rien de sérieux, c'est presque un défi.

— Tu voudrais vraiment que je m'attache à toi? demande-t-elle.

Oui. Non. Je n'en sais rien. À vrai dire, j'ai l'impression de ne plus rien s'avoir depuis que je la connais.

Dix minutes par jourWhere stories live. Discover now