Visage en larmes

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Noir.
On toque à une porte. Les coups résonnent un peu.

Porte en gros plan.
Elle s'ouvre. Visage fatigué de Samantha. Elle a un vague sourire.

La porte d'un peu plus loin.
Samantha s'écarte pour laisser rentrer Amandine, encore de dos. La porte claque.

Amandine et Samantha assises sur un lit (couette en pagaille) en tailleur, Amandine à gauche de Samantha. Samantha a les yeux baissés. Silence. Amandine expire en fermant les yeux. Les garde fermés quelques instants. Tend le bras et entoure les épaules de Samantha, les rapproche d'elle. Elle pose son autre main sur la cuisse de son amie. Celle-ci appuie sa tête sur l'épaule de sa compagne. Silence toujours.

Gros plan sur leur tête.
Des larmes coulent lentement sur le visage de Samantha ; des gouttes glissent le long de son nez et tombent. Visage dur d'Amandine.

Silence. Que dire face à la souffrance ? Silence, lien physique. Sa douleur me ronge. Je me retiens de lui serrer la main jusqu'à la faire hurler. Je caresse délicatement son épaule, comme j'effleure les pétales encore humides. Ma propre épaule est trempée par ses larmes. Je serre la mâchoire. Lente respiration.

Comme un poupon qu'on porte au berceau, je l'enveloppe dans mes bras. Elle s'abandonne, poupée de chiffon. Allongée sur son lit, je la serre si fort que c'en est presque un massage cardiaque ; j'ai peur que, si je la secoue trop fort, j'entende les petits morceaux de son cœur s'entrechoquer. Et toujours elle pleure, incapable de revenir entre les quatre murs de béton de son appartement, de la réalité.

Samantha et Amandine vues du dessus, allongées, Samantha blottie contre Amandine qui la berce doucement. On s'éloigne d'elles en tournant lentement.

Lent battement d'aileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant