ᴏs ɴ°₂ ﹕ Lᴏɪɴᴛᴀɪɴ sAᴜᴠᴇᴜʀ

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Mes Stan Smiths claquant doucement sur le sol, je me dirige pressement vers le service des urgences de l'hôpital national de Tokyo dans lequel je travaille depuis deux ans déjà. M'arrêtant quelques instants devant une vitre, je me regarde dedans, réajustant ma blouse blanche ainsi que le badge apparent sur celle-ci.

Yeol Eunbi, interne de deuxième année, service des urgences.

C'est ce que disait mon badge. Et ça me fit sourire légèrement, me rappelant la raison pour laquelle j'avais voulu devenir médecin urgentiste.

C'était un soir comme les autres lorsque nous quittions le collège, je m'en rappelle comme si c'était hier. J'avais traversé la route avec ma meilleure amie et une voiture l'avait percuté, alors qu'elle m'avait poussé pour qu'il ne m'arrive rien. Je me revoyais assise en plein milieu de la route face à mon amie, allongée sur le sol froid, le visage ensanglanté. Je m'étais immédiatement ruée vers elle, les mains tremblantes, pour vérifier qu'elle respirait bien. Elle m'avait regardé l'air de dire que tout allait bien, alors que je tenais misérablement sa tête, pleurant à chaude larme. Puis, il était apparu. Il avait enlevé sa veste, enroulant la tête de mon amie avec afin de réduire l'hémorragie et l'avait assise contre moi, pour garder sa tête surélevée. Il nous avait assuré que tout irait bien, ordonnant au conducteur qui était finalement sorti du véhicule d'appeler une ambulance. Ce jour-là, ma meilleure amie s'en était sorti, grâce à lui selon les médecins.

Et depuis ce jour, je l'avais désespérément cherché pour le remercier, son visage étant imprimé dans mon cerveau. Malheureusement, malgré mes recherches, je ne l'ai jamais retrouvé. Alors en attendant de le remercier, j'avais dédié mon temps à sauver des vies, en espérant le sauver un jour en retour.

Je te retrouverai, mystérieux sauveur. Pensais-je en rentrant dans le service des urgences, me dirigeant vers la salle de repos pour discuter avec mes collègues, avant de commencer notre service.

En entrant dans la salle, je ne fus pas surprise de les voir tous le nez dans leur café.

-Bonjour tout le monde ! Fis-je joyeusement.

Je vis mes cinq collègues tourner la tête lentement vers moi, tel des zombies.

-Comment tu fais pour être de si bonne humeur en dormant aussi peu ?

-Parce que je fais partie de sa vie, pardi. Fit-une tête, sortant de la cuisine de la salle de repos.

-Tu m'expliques pourquoi ta meilleure amie est toujours ici alors qu'elle ne fait pas partie du service médical ? Me demanda mon collègue

J'hocha des épaules alors qu'elle m'apporta un café, cognant maladroitement dans la chaise de mon collègue.

-Dois-je te rappeler le nombre de fois où tu as commencé ton service à l'heure grâce à moi car je t'ai réveillé ? Ou les fois où je t'apporte des cafés lors de ton service de nuit ? Demanda-t-elle.

Lisa avait tenté les études de médecines, sûrement pour la même raison que moi, sans succès malheureusement. Alors elle venait, sur son temps libre, aider les services de l'hôpital, préparant des repas, servant des cafés et aidant en cas de besoin. Le directeur de l'hôpital lui en était grandement reconnaissant d'ailleurs, voulant même la payer pour ce qu'elle faisait. Mais elle refusait toujours, prétextant qu'elle était bien trop reconnaissante envers le corps médical qui l'avait sauvé de la mort, lui laissant cette cicatrice sur le front qui lui rappelait chaque jour à quel point elle devait elle aussi, à sa manière, sauver des vies.

-D'accord, excuse-moi Lisa, je t'en supplie arrête de parler aussi fort où ma migraine va repartir. Fit mon collègue, sous les rires des personnes présentes dans la salle.

ʀᴇᴄᴜᴇɪʟ ᴅ·ᴏs [ᴀᴋᴀsʜɪ sᴇɪᴊᴜʀᴏ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant