7. « Pour m'sentir vivre »

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Point de vue : Omniscient.

Pour des raisons de commodités, le mariage fut décalé avant l'arrivée de bébé, prévu pour Juillet. Et puis, ne dit-on pas que les plus beaux mariages sont en été ?

Tout l'entourage de Nabil était en ébullition. Tarik mettait un point d'honneur à ce que tout soit impeccable, de la salle de fête au choix du traiteur. Il avait même ramené des éléments de décoration de son voyage en Indonésie ! Leurs amis, quand à eux, avaient déjà réservés les bolides les plus luxueux proposés sur Paris.

Nahla était de plus en plus fatiguée, mais elle était heureuse. La demande de main s'était bien passée, sa mère en avait été émue aux larmes. Nabil avait discuté, entre homme, avec son frère. Cela s'était soldé par un serrage de main courtois, mais surtout pleins d'attentes.

« Tu imagines la somme qu'il a dû dépensé pour cette robe sur mesure ?! Ça paye vraiment la musique ! Qu'est-ce que ça va être quand Deux Frères va sortir !»

La femme enceinte sourit à la remarque de son amie Kawtar.

« Non je ne veux même pas imaginer. Tu penses que tout le monde est arrivé ? »

Sa demoiselle d'honneur sourit, émue, et s'accroupît face à elle les yeux brillants.

« Oui, on attend plus que la mariée. »

*

« - Tu vois ce petit appart il est super, la petite a pu aller à la fac tranquillement, être près de sa mère et tout... mais c'est pas assez.
- Beh oui, votre famille va s'agrandir incessamment sous peu mon reuf. Et puis profite de prendre une petite planque tranquille, dans un mois on sort un son, et dans un an on sort l'album alors ça va être le zoo.»

Le jeune rappeur, atrocement stressé, se rappelait les dernières paroles échanges avec son frère. La mairie était pleine, bruyante, et il ne fallait pas se mentir, c'était ses proches qui prenaient le plus de place.

Il attendait sa jeune et tendre, le cœur battant. Tout à coup, la porte boisée s'ouvrît, laissant place à sa magnifique fiancée, bientôt future femme.

Leurs regards se croisèrent et le temps pour eux se suspendit, comme à chaque fois. C'était fou cette connexion entre eux, elle était toujours aussi forte et surprenante. Nahla, toute aussi stressée que son chéri, avançait dans sa magnifique robe de mariée au milieu du public muet par tant de beauté.

Le maire, un homme aux petit yeux rieurs, fit son discours d'une voix bienveillante. Leurs cœurs battaient à toute allure. Nabil avait les mains moites, Nahla avait la respiration saccadée.

C'était la, c'était maintenant. Le Je t'aime à l'ammoniaque de Nabil, du petit mot qui lui avait fait puis de la musique qui allait très prochainement sortir, prenait tout son sens maintenant dans la tête de la jeune blonde.

« ...Voulez vous prendre pour époux monsieur Nabil Andrieu ici présent ? »

Les yeux du brun fixèrent la jeune fille d'une manière indescriptible. Elle prit une petite respiration, et dans une voix pleine d'émotion, répondit la phrase qui l'a liera à jamais à son âme sœur.

« Oui je le veux. »


**

« Tu vas voir, c'est pas très loin des Tarterets mais on est vraiment... déconnectés ici. Dans un autre monde. »

Il retira les mains des yeux de Nahla, pour lui montrer la villa qu'il avait acheté en guise de surprise pour sa future famille. Les mariés étaient encore en tenue de fête, il était le petit matin, tout les convives étaient rentrés chez eux, le souvenir de cette magnifique soirée gravés dans leurs têtes à tout jamais.

Elle était sans voix. La somptueuse maison qui se dessinait devant elle, en plein milieu de la nature et des montagnes était incroyable. Et il était vrai qu'ils n'étaient pas si loin de la ville. Ce serait ici, son nouveau chez elle ? Son nouveau chez nous ?

L'appart où ils avaient habités ensemble ces derniers mois était incroyable, mais là il n'y avait pas photo. Leur enfant grandira ici, et cette information lui fit monter les larmes aux yeux. Il était temps de lui dire.

« Hum poupée je te connais quand tu fais tes yeux de la malice... tu... tu n'aimes pas ? »

J'ai fais le million, j'me suis assagi...

Elle gloussa face à son mari perdu, et elle prit sa grande main pour la mettre sur son ventre devenu maintenant énorme. Toujours en souriant, elle lui murmura dans le silence du crépuscule.

Mais je n'ai d'yeux que pour ma famille...

« J'adore. Et je pense que notre petit poupon va adorer aussi. »

Elle rit face à la tête sidéré du brun et confirma :

« Eh oui, c'est un garçon Nabil. »

En attendant,
Demain m'enivre...

③ Jusqu'au dernier grammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant