Épilogue : Vous marcherez sans moi

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38 ans, 5 mois et 29 jours / 43 ans, 5 mois et 11 jours

Il y a de ces gens qui ne sont pas faits pour vivre longtemps.

Comme certaines étoiles que l'on nomme supergéante rouges, ils ont vécu trop vite, trop vivement, trop brillamment et n'ont plus assez pour continuer.

Et, leur temps passé, ces personnes finissent par décéder d'une mort à l'image de leur existence : soudaine.

Aiko avait été une de ces étoiles.

Personne à sa naissance n'aurait pu le soupçonner ; on avait mit sous cache son éclat qui ne s'était dévoilé que dans l'un des pires moments de sa vie.

Les circonstances avaient placé trop tôt entre ses mains une puissance que son corps n'était alors pas prêt à supporter. Ce qui ne l'avait pas empêché pour autant d'en user, outrepassant les avertissements et les conseils.

C'est que, comme une étoile, Aiko n'avait pas eut le choix d'en faire autrement.

Elle savait qu'elle en mourrait, elle l'avait vu bien trop tôt dans sa vie pour pouvoir exister en l'ignorant.

Alors elle s'était contenter de briller, encore et toujours plus fort, sans prendre la peine de retarder l'instant où elle s'éteindrait.

Aiko aurait pu vivre cinq, dix, quinze ans de plus si elle avait pu se contenir, si elle avait voulut le faire.

Mais à croire qu'à 38 ans c'était déjà trop dur, que cette femme que l'on avait étouffée, redoutée puis méprisée ne voulait plus se battre, ne pouvait plus se battre.

Elle avait été égoïste, parfaitement égoïste parce qu'elle en était tout autant humaine.

Elle avait laissé ses enfants à leur père, sachant que deux d'entre eux étaient suffisamment grands pour comprendre, se disant que la dernière pouvait très bien la haïr quelque années avant de se rendre compte et de réaliser. Son père, Kakashi, avait toujours su quelque part au fond de lui qu'il verrait la tombe de sa fille bien avant qu'elle ne voit la sienne.

Quant à celui qui fut son grand frère, son tuteur, son aîné, son amant, son époux puis le père le de ses enfants elle lui demanda tout simplement pardon.

Pour la première et seule fois de sa vie.

Pardon de ne pas l'accompagner plus loin.

Pardon de lui confier seul leurs enfants.

Pardon de ne pas s'être davantage battue pour rester.

Pardon de l'abandonner alors que lui l'avait toujours protégée.

Pardon de ne pas avoir été complètement digne de son amour.

Pardon tout simplement parce qu'il était la seule personne à comprendre ces excuses.

Mais l'assassine ne s'était pas suicidée ; elle avait été la mort de déjà bien trop de personne pour être la sienne.

Elle avait juste eut mal quand à la maladie s'étaient jointes ces maudites lances, quand elle avait sentit son sang fuir hors d'elle, emportant dans leurs ruisseaux sa vie, quand ses fils s'étaient mit à pleurer, juste au-dessus d'elle.

Elle avait eut mal mais moins que pour ceux qui assistaient à sa mort, impuissants, ceux qui sans rien savoir l'attendaient à la maison, pour celui qui avait su au moment même où elle mourrait ce qu'il se passait.

La jeune femme avait eut le temps de consoler une dernière fois ses enfants, parce qu'elle restait mère et que même mourante Aiko n'aimait pas voir ses enfants pleurer.

« Ne pleurez pas, ce n'est pas si grave, voyez ; le soleil s'est quand même levé, la terre tourne, l'eau coule, le feu brûle, on naît toujours pour mourir alors ne pleurez plus.

Vous marcherez sans moi. »

Aiko Uchiwa Hatake décéda le 20 Octobre.

Contrairement à ses dire le soleil ne s'était pas encore levé.

Son enterrement se déroula le lendemain de sa mort.

Seuls les plus proches furent conviés.

(Et Ils n'en furent pas beaucoup.)

On dit que sa fille ne vint pas.

Que son mari ne pleura pas.

Qu'il fit indécemment beau.

Que son père ne prononça pas une parole.

Et qu'une flopée d'higanbana poussa à peine le cercueil fut en terre.

Tout vie est un conte ; elle a un commencement et une fin et lorsque le point final est apposé ni rien ni personne ne peut le contester.

La mort d'Aiko Uchiwa Hatake n'appartenait égoïstement qu'à elle.

C'était son dernier exploit après s'être jouée de la faucheuse si longtemps.

Mais cela est une autre histoire qui ne nous regarde plus.

FIN

Akai Itô : Instant PapillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant