You're the one

26- Espoir de vie

-Mademoiselle écartez vous !

Une voix venant d'ailleurs me pousse à reculer mais je ne peux pas. La peur me prend au ventre, je ne veux pas reculer. Si je pars, si je laisse Lexa, tout ceci deviendrait réel et je ne veux pas que ça le devienne. Vivre sans elle est bien la dernière chose que je souhaite. Elle est mon oxygène.

-Mademoiselle écartez vous ou votre amie va mourir ! Me répète la voix

-Qu- Quoi ? Mais elle est déjà morte !

-Elle est seulement inconsciente pour le moment mais elle a besoin de soin. Alors reculez vous pour qu'on puisse l'aider !

Désarçonnée par la situation, je me recule presque comme un robot. Lexa est vivante... Cette phrase tourne en boucle dans ma tête et pourtant je n'y crois pas. Tout me semble dénoué de sens, comme si tout provenait d'une troisième dimension. J'aurai pourtant cru qu'elle était morte, je l'aurai juré.

En reculant trop, je fini par heurter le mur de l'immeuble. Je me laisse glisser contre et je tente de retrouver mes esprits partis bien loin. J'observe la scène de loin. Les passants se sont regroupés autour de Lexa et des pompiers qui tentent de la sauver tant bien que mal. Certaines personnes ne la connaissent même pas et pourtant déversent des larmes de choc ou de tristesse. Leur empathie est bien là, présente tout autant que leur esprit. Mais moi je ne suis pas là. Mon corps est vide, mes émotions aussi. Je me sens vide de tout, je ne comprend plus rien, je ne ressens plus rien. Pourtant Lexa est vivante. Mais la peur de la perdre m'a tellement prise qu'elle m'a épuisée, elle m'a prise l'entièreté de mes ressources et maintenant je n'ai plus aucune énergie.

Il me faut de longues minutes avant de reprendre conscience et de me sentir enfin rempli d'émotions qui me prennent aux tripes. Lexa est vivante et un espoir m'enivre me faisant remettre aussitôt sur pieds.

Enfin debout, un homme en costume de pompier s'avance vers moi d'une démarche assurée. Je suis debout, mais mes jambes tremblent de douleur psychologique et de fatigue.

-Mademoiselle, la personne blessée est votre amie ? Me demande t-il.

-Oui je- oui... murmurais je éreinté

-Bien, j'aurai besoin de quelques informations la concernant.

-Oui je vous écoute. Dis je alors que mes larmes se remettent à tomber

-Comment s'appelle t-elle ? Me demande-t-il un papier et un crayon à la main

-Lexa Woods... dis je en reniflant

-Savez vous si elle a des antécédents médicaux ?

-Non je... je sais pas.

-Et prend-t-elle un traitement ? Un médicament ?

-Je ne crois pas...

-Bien merci quand même. Me répond t-il un sourire compatissant aux lèvres. Elle s'en sortira. Nous l'avons placé dans un coma artificiel pour le moment mais elle s'en sortira ne vous en faite pas.

Je me contente d'hocher la tête et ramène mes bras contre mon corps un frisson me prenant. Mes larmes continuent de couler sur mes joues humides et je l'entend soupirer de compassion, presque triste pour moi.

- Vous pouvez monter dans le camion avec elle si vous le souhaitez mais elle risque d'être dans le coma pendant un moment alors je vous conseille de rentrer chez vous vous reposer. Me dit-il.

-Non ! Criais je presque. Il est hors de question que je la laisse ! Je monte avec vous...

Il me regarde étonné par la puissance insoupçonnée que j'ai trouvé dans ma voix pour crier ce non de douleur. Mais il finit par se radoucir et hoche la tête.